Les banques suisses sont accusées d'avoir fait obstruction à la bonne application d'un accord global signé en 1998 avec le Congrès juif mondial pour régler le dossier des avoirs juifs en déshérence, selon une plainte contre elles déposée devant un tribunal de Washington, ont annoncé jeudi à Zurich les avocats des plaignants.
La plainte a été déposée contre l'UBS, le Credit Suisse, l'association suisse des banquiers, la Commission bancaire fédérale suisse et la Confédération helvétique. Les banques auraient refusé l'accès à "toutes les données disponibles" sur les comptes des juifs victimes de l'Holocauste. La plainte concerne aussi "des objets d'art religieux juifs, de l'argent-métal, de l'or et d'autres biens de valeurs déposés dans des coffres que le Credit Suisse refuse de restituer", ajoute le communiqué.
Concrètement, il s'agit de descendants de deux riches familles juives hongroise et roumaine, les familles Fleischmann et Grunfeld, qui réclament les avoirs déposés en Suisse par leurs ascendants, avant la 2ème guerre mondiale. Ces ascendants ont ensuite été des victimes de l'Holocauste.
Déboutés par un tribunal suisse
Leur cas a été examiné pendant sept ans par le tribunal spécial chargé d'indemniser les victimes de l'Holocauste qui avaient déposé des fonds en Suisse. Le tribunal les a déboutés, pour manque de preuve, ce qui a décidé leur avocat à porter l'affaire devant une juridiction américaine. Les plaignants réclament 287 millions de francs suisses pour les fonds déposés, ainsi que des dommages et intérêts non encore chiffrés et la valeur réelle des objets déposés dans les coffres.
afp/pbug
UBS dément tout
Interrogée, la banque UBS a aussitôt réagi en indiquant que la plainte n'avait "aucun fondement" et qu'elle allait "se défendre avec vigueur". Le cas évoqué dans cette plainte, a indiqué un porte-parole, a été examiné par le tribunal spécial, qui n'a trouvé "aucune trace des comptes bancaires et dépôts dans des coffres" en Suisse.
Les documents présentés par les plaignants n'ont pas été jugés suffisants par le tribunal spécial pour ouvrir des droits à une indemnisation, ajoute la banque.