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Un double attentat au Daguestan fait 12 morts et plus de 120 blessés

Attentats au Daguestan
Le bilan pourrait s'alourdir, certaines des 120 personnes ayant été hospitalisées étant dans dans un état grave, a indiqué le ministère des Situations d'urgence.
Un double attentat a été perpétré dans la nuit de jeudi à vendredi au Daguestan, faisant au moins 12 morts et plus de 120 blessés. Cette attaque survient trois jours avant l'investiture de Vladimir Poutine.

Au moins douze personnes ont été tuées et plus de 120 blessées dans un double attentat à la voiture piégée dans la nuit de jeudi à vendredi dans la banlieue de Makhatchkala, capitale du Daguestan, la plus meurtrière cette année dans l'instable Caucase russe, à quelques jours de l'investiture au Kremlin de Vladimir Poutine. Le Comité d'enquête de Russie a ouvert une enquête pour "terrorisme".

Un bilan provisoire

Le bilan pourrait s'alourdir, plus de 120 personnes ayant été hospitalisées dont certaines dans un état grave, a indiqué de son côté le ministère des Situations d'urgence, qui fait état de 13 morts. Le ministre daguestanais de l'Intérieur, Abdourachid Magomedov, a indiqué à l'agence Interfax que les deux attentats portaient la marque de kamikazes, "vraisemblablement un homme et une femme", mais les autorités fédérales russes n'ont pour le moment pas confirmé un tel déroulement des faits.

D'après la télévision russe, il semble que la première explosion visait à attirer sur les lieux des forces de l'ordre et des secouristes qui ont été victimes de la seconde déflagration plus puissante. Le président russe, Dmitri Medvedev, a chargé le leader du Daguestan d'accorder "toute l'aide indispensable aux familles de victimes", et l'ambassade américaine en Russie a pour sa part "condamné fermement" ces attentats, selon l'agence Interfax.

Attaques fréquentes

Les attaques contre les forces de l'ordre sont fréquentes dans cette république du Caucase. Début mars, cinq policiers avaient été tués au Daguestan dans un attentat suicide commis par une femme kamikaze visant un poste de police dans le village de Karaboudakhkent. Cette attaque avait été perpétrée deux jours après l'élection présidentielle remportée le 4 mars par le Premier ministre Vladimir Poutine, qui prendra ses fonctions lundi au Kremlin pour un troisième mandat.

Vladimir Poutine avait lancé la deuxième guerre en Tchétchénie en 1999, en réponse à une série d'attentats à Moscou et aux incursions armées au Daguestan. La fin de cette campagne "antiterroriste" décrétée en 2009 est officiellement un succès, alors que les attaques visant les forces de l'ordre dans le Caucase du Nord, attribuées à des islamistes, sont quasi quotidiennes.

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces fédérales russes et indépendantistes, la rébellion s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières de la petite république pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord, qui touche particulièrement le Daguestan.

Selon le site d'information spécialisé Kavkaz Uzel, 163 personnes ont été tuées et 95 blessées au premier trimestre dans des attaques perpétrées dans le Caucase du Nord, attribués par les autorités à la rébellion islamiste.

afp/hof

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