Le Mexique continue de s'enfoncer dans la violence à moins de deux mois de l'élection présidentielle: les corps de 23 personnes ont été retrouvés vendredi dans le nord-est du pays, près de la frontière américaine. Elles ont, selon toute vraisemblance, été victimes de la guerre que se livrent les cartels rivaux de la drogue.
Neuf corps ont, dans un premier temps, été retrouvés pendus à un pont enjambant une autoroute très fréquentée, vendredi matin, provoquant la panique des automobilistes. Il s'agit des dépouilles de cinq hommes et quatre femmes, a précisé la police de Nuevo Laredo, dans l'Etat de Tamaulipas, tout près de la frontière avec Laredo au Texas.
Un message découvert sur les corps laisse penser qu'il s'agit de l'oeuvre du cartel de la drogue "Zetas", qui est en guerre contre le cartel du Golfe.
Une semaine d'intenses violences
Quelques heures plus tard, la police a retrouvé les corps décapités de 14 autres personnes, près du poste de police de Nuevo Laredo, ont déclaré des enquêteurs. Ce second massacre pourrait avoir été commis pour venger la mort des neuf pendus, selon la police.
La veille déjà, les corps démembrés de quatre personnes, trois photographes de presse et la compagne de l'un d'entre eux, avaient été retrouvés dans des sacs dans le port de Veracruz, sur le golfe du Mexique.
Ces crimes macabres s'ajoutent à une semaine d'intenses violences, au cours de laquelle 34 personnes sont mortes dans l'Etat du Sinaloa (ouest), un des hauts lieux du trafic de drogue, lors d'affrontements particulièrement durs et prolongés entre narcotrafiquants et forces de sécurité.
Plus de 50'000 morts depuis 2006
Plus de 50'000 personnes ont péri au Mexique depuis que le président Felipe Calderon a déclenché une "guerre" contre les narcotrafiquants après son investiture fin 2006.
Le mécontentement de la population quant aux questions d'insécurité grandit, et fait monter dans les sondages le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, opposition), dans la perspective de l'élection présidentielle du 1er juillet.
Pour Vicente Sanchez, professeur au Collège de la frontière nord, spécialiste des thèmes de sécurité, les candidats à la présidentielle ont présenté une ébauche de politique contre l'insécurité, "mais ils n'ont pas expliqué en profondeur ce qu'ils feraient et comment ils le feraient".
Selon lui, la semaine que vient de connaître le Mexique pourrait les y obliger, lors de leur premier débat dimanche soir.
ats/afp/ptur