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François Hollande, du politicien sans charisme au président rassembleur

François Hollande se veut un président rassembleur. [Fred Dufour]
François Hollande se veut un président rassembleur. - [Fred Dufour]
Longtemps critiqué pour son manque d'envergure, le socialiste François Hollande a su changer son image en profondeur pour devenir le nouveau président de la France. Le portrait de celui qui se veut un chef d'Etat rassembleur.

On disait de François Hollande qu'il manquait de charisme, qu'il n'avait pas la carrure d'un président, que son expérience était insuffisante. On le trouvait trop mou, trop rond, trop provincial. Pour beaucoup, même chez les socialistes, il n'avait ni la flamboyance de l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn (DSK) ni la verve de la maire de Lille Martine Aubry.

Mais l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a su profiter des déboires de DSK tout en s'affirmant dès le moment où il s'est porté candidat. Au fil des mois, François Hollande est parvenu à écarter tous ses rivaux de la course socialiste et a finalement  été investi candidat du PS à la présidentielle. Celui qui n'a jamais été ministre a ensuite réussi un sans faute durant la campagne, aux dires des observateurs. Il est même rapidement devenu le favori des sondages aux dépens de Nicolas Sarkozy. Il devient donc le deuxième président socialiste depuis le début de la Ve République en 1958 après François Mitterrand (1981-1995).

Changement physique et mental

Né le 12 août 1954 à Rouen et donc âgé de 57 ans, François Hollande est le fils d'un médecin et d'une assistante sociale de gauche. Il a suivi des études à l'Ecole nationale d'administration. Cet homme discret a opéré un longue mue, même physique, impliquant un régime, un nouveau look et un discours plus musclé. Côté privé aussi, il a quitté son ancienne compagne Ségolène Royal, candidate malheureuse à la présidentielle de 2007, pour s'afficher avec la journaliste Valérie Trierweiler. Le nouveau président est également père de quatre enfants avec Ségolène Royal.

Son parcours politique a débuté dans les années 70 quand il devient président du comité de soutien à François Mitterrand lors de la campagne de 1974. Il a officiellement adhéré au PS en 1979 et a été plusieurs fois directeur de cabinet des ministres de Mitterrand, tout en étant député de Corrèze durant de longues années (1988-1993 et depuis 2007) et maire de Tulle de 2001 à 2008. Mais c'est en 1997 qu'il est propulsé véritablement sur le devant de la scène en devenant Premier secrétaire du PS, poste qu'il a abandonné à Martine Aubry en 2008.

Un président rassembleur

Social-démocrate assumé, européen convaincu, ni gauchiste ni anarchiste, François Hollande s'est longtemps intéressé avant tout aux questions fiscales. Il a grandi dans l'appareil du PS, rêvant d'un ministère qu'il n'aura jamais. Les échecs de Lionel Jospin en 1995 et en 2002, celui de Ségolène Royal en 2007, l'amènent à se décider à se lancer dans la course. C'est presque logiquement qu'il arrive en tête des primaires socialistes l'année passée avec 39% des voix, devant Martine Aubry et Arnaud Montebourg. Il est largement élu candidat officiel du PS lors du second tour le 16 octobre, avec 56% des suffrages face à Martine Aubry.

Le socialiste s'est immédiatement proclamé rassembleur, à l'image d'un Mitterrand, dont il adopte parfois les mimiques. "Je veux être le président du rassemblement. Les Français ont été opposés les uns aux autres, divisés, je veux les réunir. C'est le sens du changement que je propose," disait-il mercredi dernier lors du grand débat de l'entre-deux tours. Il a bâti sa campagne sur une intuition: la France est fatiguée de l'énergie débordante de Nicolas Sarkozy, l'hyper-président, de son "exhibition permanente", et rêve d'une présidence "normale". Hollande a été avant tout l'"anti-Sarkozy", la meilleure promesse de "dégager" le président sortant, selon ses opposants qui reprennent les slogans du Printemps arabe.

Durant la campagne, les Français ont vu apparaître un nouveau visage. Sous le besogneux capable de parler fiscalité pendant des heures, ils ont découvert un homme plein d'humour, constant dans son programme, combatif en meeting et pugnace en débat face à Nicolas Sarkozy.

Frédéric Boillat

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Une Première dame discrète

La nouvelle Première dame se nomme Valérie Trierweiler, une journaliste de 47 ans très discrète.

Elle admet ne pas en avoir une idée déterminée de sa nouvelle fonction. "Je n'ai pas trouvé l'école de première dame de France", expliquait-elle en janvier. Mais la compagne du président sait une chose: elle n'abandonnera pas son métier en mettant les pieds à l'Elysée.

Valérie Trierweiler, issue d'un milieu modeste, est longtemps restée inconnue du grand public. Mais pas du monde politique: pendant plus de 20 ans, depuis qu'elle a décroché un diplôme en sciences politiques à la Sorbonne, elle a couvert la vie politique française pour l'hebdomadaire "Paris Match".

C'est en octobre 2010 qu'elle sort de l'ombre. "Valérie est la femme de ma vie", clame dans "Gala" François Hollande, alors ex-Premier secrétaire du Parti socialiste. Cela fait plusieurs années déjà qu'ils sont ensemble.

A l'automne 2011, pour raisons déontologiques, elle abandonne son émission politique sur Direct 8 pour interviewer des stars du show-biz, puis sa participation à la "vie collective" de "Paris Match".

Discrète, Valérie Trierweiler n'a pas pour autant la réputation d'être effacée. "On me dit parfois froide. C'est plutôt une forme de réserve. Je n'ai pas de désir particulier de me mettre en avant. J'ai du caractère depuis toujours. Je suis franche et j'aime qu'on le soit avec moi", disait-elle à "Gala".