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Un jet de chaussure contre Anders Behring Breivik

Le procès de Breivik a atteint son 17e jour d'audience. [Krister Sorbo]
Le procès de Breivik a atteint son 17e jour d'audience. - [Krister Sorbo]
Un incident a marqué la 17e journée du procès d'Anders Behring Breivik, jugé à Oslo pour la mort de 77 personnes. Le frère d'une victime a lancé une chaussure contre l'accusé en le traitant de tueur.

Le procès d'Anders Behring Breivik, qui jugé pour la mort de 77 personnes l'an dernier en Norvège, a été marqué par un incident vendredi: le frère d'une victime a jeté une chaussure en direction de l'accusé en hurlant "Tu es un tueur, va en enfer".

Alors que la présentation de rapports d'autopsie des personnes tuées sur l'île d'Utoeya le 22 juillet 2011 touchait à sa fin, un homme s'est subitement levé et a jeté son projectile vers l'extrémiste de droite assis seulement à quelques mètres de lui.

Applaudissements et pleurs

L'incident a été suivi d'applaudissements, de "bravo" et de pleurs dans le public, où de nombreux proches des victimes avaient pris place, et a entraîné une suspension temporaire de la 17e journée du procès. Le projectile n'a pas atteint Breivik mais son avocate, assise entre l'accusé et le public.

Frère d'une des 69 victimes de la fusillade visant un camp d'été de la Jeunesse travailliste, l'homme d'origine irakienne a été rapidement maîtrisé par le service d'ordre et vigoureusement escorté vers la sortie alors qu'il continuait de crier, en anglais et d'une voix étranglée par les larmes, "va en enfer".

A la reprise de l'audience quelques minutes plus tard, Breivik s'est adressé au public: "Si quelqu'un veut me jeter quelque chose dessus, qu'il le fasse sur moi quand j'entre ou je sors, pas sur mon avocat", a-t-il dit. Jusqu'à présent, les audiences avaient été marquées par des effusions de larmes mais ni les survivants d'Utoeya ni les proches des victimes n'avaient directement apostrophé l'accusé.

afp/boi

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L'épisode George W.Bush

L'épisode rappelle ce qui s'était produit avec l'ancien président américain George W.Bush, cible d'un jet de chaussures de la part d'un journaliste irakien lors d'une visite à Bagdad en décembre 2008.

L'homme, qui avait agi en pleine conférence de presse du chef d'Etat, avait crié "C'est le baiser de l'adieu, espèce de chien". Evacué de force, il avait encore déclaré "Vous êtes responsable de la mort de milliers d'Irakiens.

George W.Bush n'avait pas été touché par la chaussure.

"Lex Breivik" pour sécuriser les asiles

La Norvège a proposé vendredi des amendements législatifs visant à renforcer la sécurité dans les asiles psychiatriques, une proposition surnommée "lex Breivik" par les médias alors que la santé mentale de l'auteur des attaques du 22 juillet est au coeur de son procès.

Comme la loi actuelle ne fait pas de différence entre les niveaux de sécurité, "cela implique trop de risques d'évasion, de prise d'otages et de violences graves contre les patients et le personnel des institutions de santé où des patients particulièrement dangereux séjournent", a déclaré la ministre de la Santé.

Entamée il y a plusieurs années, la discussion de ces amendements a été accélérée pour qu'ils puissent être en place avant la conclusion, fin juin, du procès d'Anders Behring Breivik.

Verdict attendu en juillet

Déclaré psychotique par une première évaluation psychiatrique par la suite infirmée par une contre-expertise, Anders Behring Breivik, qui reconnaît les faits mais plaide non-coupable, tient à être jugé sain d'esprit pour ne pas voir son idéologie invalidée par un diagnostic.

S'il est reconnu pénalement irresponsable, il risque l'internement psychiatrique à vie. Responsable, il encourt 21 ans de prison, une peine qui pourrait être prolongée aussi longtemps qu'il sera jugé dangereux.

Les juges du tribunal d'Oslo devront trancher la question dans leur verdict attendu en juillet.