L'Union européenne adopte de nouvelles sanctions contre la Syrie
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) ont adopté lundi un nouveau train de sanctions à l'encontre du régime syrien, a annoncé un communiqué de l'UE. Selon des diplomates, l'UE a décidé de geler les avoirs de deux entreprises et de trois personnes considérées pour la plupart comme des sources de financement du régime de Bachar al-Assad. Les personnes sanctionnées seront également interdites de visa pour l'UE. Les noms de ces personnes seront publiés mardi dans le Journal officiel de l'UE.
Lors de leur dernière réunion en avril, les ministres avaient décidé d'interdire les exportations de produits de luxe vers la Syrie, une mesure essentiellement symbolique qui visait le train de vie du couple Assad. Actuellement, 126 personnes et 41 sociétés sont visées par les sanctions européennes. Celles-ci visent notamment la banque centrale, le commerce de métaux précieux ou les vols de fret. Un embargo pétrolier et un embargo sur les armes et le matériel pouvant servir à la répression viennent compléter la palette de sanctions de l'Union européenne contre le régime syrien.
L'UE derrière le plan Annan
"Il est très important de maintenir la pression sur le régime", a estimé le chef de la diplomatie britannique William Hague. Il faut en même temps que l'Union européenne et ses Etats "s'investissent" pour soutenir le renforcement de la mission de l'ONU en Syrie menée par l'émissaire international Kofi Annan, car "c'est la seule alternative que nous avons pour éviter que les atrocités continuent en Syrie", a plaidé son homologue Jean Asselborn.
Tout en jugeant que la plan Annan était "le bon plan et le meilleur plan pour toute sorte de transition pacifique en Syrie", William Hague a averti qu'il ne disposait "pas d'une période indéfinie pour fonctionner", sans clairement indiquer ce qui se passerait en cas d'échec. "Nous soutenons cette mission et ce week-end elle a pris livraison d'un certain nombre de véhicules blindés" financés par l'Union européenne, a précisé la Haute représentante aux affaires étrangères de l'UE, Catherine Ashton. Selon des diplomates, il s'agit de 25 véhicules blindés, qui viennent s'ajouter aux efforts fournis par les Etats membres de l'UE à titre national.
agences/vtom
Opérations militaires à Homs
Au moins 23 soldats des troupes régulières syriennes ont péri lundi lors de violents combats contre des rebelles à Rastane, ville de la province de Homs dont le contrôle échappe depuis des mois au régime, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Des dizaines d'autres militaires ont été blessés et trois blindés de l'armée détruits dans ces affrontements, a précisé l'OSDH. D'après l'ONG, l'armée tente, avec ces opérations, de lancer un assaut sur la ville rebelle, où sont retranchés de nombreux insurgés.
Affrontements armés au Liban
Les affrontements armés entre Libanais hostiles ou favorables au régime syrien ont encore fait un deux morts et seize blessés lundi à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, a rapporté une source au sein des services de sécurité.
Au total, cinq personnes ont péri et 47 autres ont été blessées depuis le début samedi soir de ces affrontements entre les quartiers de Bab el-Tebbaneh, à majorité sunnite et hostile au régime syrien, et de Jabal Mohsen, alaouite et sympathisant du régime du président syrien Bachar al-Assad.
Ces combats confessionnels sur fond de crise politique en Syrie ont éclaté samedi soir après des échanges de tirs entre l'armée libanaise et des islamistes réclamant la libération d'un des leurs soupçonné de "terrorisme" par les autorités.