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La zone euro ne veut pas lâcher la Grèce et maintient son soutien

Le plan d'aide formalisé par l'Eurogroupe devrait permettre le versement de 30 milliards d'euros à Madrid d'ici la fin juillet. [THIERRY CHARLIER]
Pour Jean-Claude Juncker (à droite) et l'Eurogroupe, il n'est pas question que la Grèce soit exclue de la zone euro - [THIERRY CHARLIER]
La zone euro a réaffirmé lundi soir son soutien au maintien de la Grèce dans l'Union monétaire, alors que les dirigeants politiques n'arrivent toujours pas à trouver une coalition pour former un gouvernement.

Les pays membres de la zone euro ont "l'intention inébranlable de conserver la Grèce" parmi eux, a assuré lundi le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, critiquant vertement la "propagande" de ceux qui évoquent la possibilité qu'Athènes en soit exclu. "La possibilité que la Grèce sorte de la zone euro n'a pas été l'objet de débat, personne n'a plaidé dans ce sens" au cours de la soirée, a-t-il insisté à l'issue d'une réunion des ministres des Finances des 17 à Bruxelles.

"Nous sommes 17 Etats membres copropriétaires de notre monnaie commune, je n'envisage pas une seconde que la Grèce quitte la zone euro, c'est du non-sens, c'est absurde, c'est de la propagande", s'est enflammé le Premier ministre luxembourgeois. "Je n'aime pas la façon dont certains menacent la Grèce jour après jour, ce n'est pas une manière de traiter des amis et citoyens dans l'Union européenne", a-t-il encore souligné.

Pas de renégociation du plan

Ces propos tranchent radicalement avec ceux adoptés récemment par plusieurs dirigeants européens, qui semblaient avoir perdu patience vis-à-vis d'Athènes. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a récemment tapé du poing sur la table en affirmant que la Grèce devait choisir si elle voulait rester ou non dans le "club" de l'euro.

Le ministre allemand des Finances et candidat à la tête de l'Eurogroupe, Wolfgang Schäuble, a lui maintenu, à son arrivée à Bruxelles, un discours de fermeté, écartant tout assouplissement du plan de réformes demandé à Athènes. "Je ne vois pas ce que nous aurions pu faire de plus en terme de négociations" avec les Grecs, a-t-il affirmé.

Possible prolongation des délais

Tout en assurant que sur le fond, le plan ne serait pas renégocié, Jean-Claude Juncker a évoqué une possible prolongation des délais de mise en oeuvre. Il faut "aborder les points dans l'ordre: d'abord un gouvernement grec, ensuite celui-ci doit faire savoir qu'il s'engage en faveur du programme convenu", a-t-il dit, ajoutant: "si apparaissent des circonstances extraordinaires, je n'exclus pas a priori qu'on parle d'une prolongation des délais" de mise en oeuvre des mesures prises.

Le chef de l'Etat grec, Carolos Papoulias, a proposé lundi soir de former un gouvernement de technocrates, dernière carte pour tenter d'éviter au pays de nouvelles élections et de rassurer la zone euro. Une nouvelle réunion des dirigeants de partis est prévue mardi (lire Toujours pas d'accord pour un gouvernement en Grèce).

agences/vtom

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L'Eurogroupe salue les réformes espagnoles

Outre la Grèce, la réunion de l'Eurogroupe, qui n'a donné lieu à aucune décision formelle, a permis d'aborder les difficultés de l'Espagne, qui vient d'annoncer une réforme bancaire, imposant à ses banques de passer 30 milliards d'euros de nouvelles provisions dans leurs comptes en raison de prêts immobiliers à risques.

Les ministres des Finances des 17 se sont "félicités des mesures annoncées" par le gouvernement espagnol concernant le secteur bancaire, et lui ont demandé de "mettre en place des garde-fous supplémentaires si nécessaire".

De nombreux observateurs se demandent en effet si les établissements bancaires vont pouvoir faire face seuls à ces nouvelles règles et si Madrid n'aura pas besoin à terme d'aide pour recapitaliser ses banques.

En toile de fond, se dessine la difficile situation budgétaire de l'Espagne, qui a promis de revenir dans les clous européens avec un déficit à 3% du PIB l'an prochain, mais dont le déficit public devrait s'élever à 6,3% si elle ne prend pas de nouvelles mesures de réduction des dépenses, selon Bruxelles.