Le gouvernement espagnol a souscrit auprès de 26 banques un prêt syndiqué de 30 milliards d'euros (36 milliards de francs), une somme qui servira à aider les villes et les régions à régler les factures de leurs fournisseurs, a-t-il annoncé mercredi soir. Ce crédit pourra être porté à 35 milliards d'euros en cas de besoin.
Cette annonce survient alors que les plans d'austérité des régions - qui doivent réduire leur déficit de 2,94% à 1,5% du PIB cette année - seront examinés jeudi par le gouvernement: ce dernier a prévenu que celles qui ne respecteront pas la trajectoire fixée verront leur budget pris en main par l'Etat central. Une menace qui vise à rassurer les investisseurs alors que l'Espagne, très décentralisée depuis la fin de la dictature franquiste, inquiète régulièrement les marchés, qui craignent qu'il n'y ait pas assez de contrôle sur les finances locales et régionales.
Bulle immobilière en cause
Très endettées depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, les villes et régions du pays ont de plus en plus de mal à payer leurs fournisseurs. Le gouvernement a donc promis de les aider dans ce domaine, et pour cela, les collectivités devaient remettre leurs factures impayées à l'Etat: les villes ont présenté pour 1,7 milliard d'euros de factures, les régions 17,7 milliards. Grâce à ce prêt, octroyé notamment par Santander, BBVA, Bankia et CaixaBank, les municipalités commenceront à régler leurs fournisseurs le 31 mai, et les régions feront de même le 30 juin.
Selon le gouvernement, "cette opération représente une injection importante de liquidité à l'économie réelle - équivalente à 3% du PIB - et générera une croissance de 0,4% entre 2012 et 2013" avec la création attendue de 100'000 à 130'000 postes de travail.
ats/cab