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La Grèce se dote d'un gouvernement technique pour un mois

La Grèce va-t-elle devoir se résoudre à quitter la zone euro? [Yannis Behrakis]
Le gouvernement grec ne siégera que pendant un mois et ne pourra pas légiférer. - [Yannis Behrakis]
La Grèce s'est doté jeudi d'un gouvernement transitoire. En réaction, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu'il ne travaillerait pas avec cet exécutif et l'agence de notation Fitch a abaissé les notes à long terme à "CCC".

La Grèce s'est dotée jeudi d'un gouvernement technique provisoire chargé d'expédier les affaires courantes jusqu'aux législatives du 17 juin, second scrutin crucial en moins de deux mois. Ces élections inquiètent zone euro et marchés sur fonds d'anxiété à propos des dépots bancaires.

Constitué de 16 ministres, en majorité universitaires ou hauts fonctionnaires, le gouvernement d'affaires courantes grec dirigé par le président du Conseil d'Etat, Panayiotis Pikramenos, 67 ans, nommé Premier ministre, a comme objectif de préparer les élections, placées sous la menace d'une sortie de l'euro. Ce gouvernement ne pourra légiférer sur rien.

Le parlement sans majorité sorti des urnes le 6 mai, qui se réunit pour la première fois jeudi, doit être dissous vendredi, pour permettre le délai de vacance d'un mois prévu par la constitution avant chaque élection législative.

Figure de l'austérité

Le poste-clé du ministère des Finances a été attribué à Georges Zanias qui a dirigé depuis le début de la crise grecque en 2010 le conseil économique du pays.

Le leader de la gauche radicale Alexis Tsipras salue le nouveau Premier ministre Panagiotis Pikramenos. [KEYSTONE - Thanassis Stavrakis]
Le leader de la gauche radicale Alexis Tsipras salue le nouveau Premier ministre Panagiotis Pikramenos. [KEYSTONE - Thanassis Stavrakis]

Ce professeur d'économie à l'université d'Athènes est aussi l'un des principaux négociateurs de la restructuration de la dette souveraine du pays, ayant permis l'effacement d'un tiers de la dette, et de la signature du deuxième prêt de 130 milliards d'euros sur trois ans accordé par la zone euro et le FMI en échange de la poursuite des réformes contenues dans un "memorandum" d'accord.

C'est le rejet des politiques d'austérité contenues dans ce memorandum et le vote sanction subi par les socialistes du Pasok et la droite de la Nouvelle-Démocratie, qui ont conduit à ce parlement sans majorité lors du scrutin du 6 mai. Après dix jours de tractations infructueuses des dirigeants de partis pour former un gouvernement de coalition, le président de la République a été contraint de choisir mercredi Panyyiotis Pikramenos, président de l'une des cours suprêmes du pays, comme le prévoit la Constitution.

ats/cab

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Le FMI en retrait

Le Fonds monétaire international (FMI) s'est mis jeudi en retrait de la Grèce en annonçant qu'il se refusait à travailler avec le gouvernement transitoire et qu'il attendait les élections de juin.

Alors qu'à Athènes un exécutif intérimaire prenait ses fonctions, le FMI a choisi de suspendre ses contacts avec le pays jusqu'aux législatives programmées pour le 17 juin.

La Grèce ne devrait donc plus entendre parler du FMI pendant un mois.

Note à "CCC"

L'agence de notation financière Fitch a abaissé jeudi les notes de long terme de la dette en devises et en euros de la Grèce à "CCC" contre "B-" auparavant. La note de la dette de court terme en devises a également été ramenée à "C" contre "B".

"L'abaissement des notes de la dette souveraine de la Grèce reflète le risque accru que la Grèce ne soit pas en mesure de maintenir sa participation à l'Union économique et monétaire", justifie Fitch.

Le score important des partis anti-austérité lors des élections du 6 mai montre "le manque de soutien pour le programme (d'aides) de 173 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI", ajoute l'agence.