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Des amendes pour briser les grèves d'étudiants au Québec

Des manifestations parfois violents ont émaillé le mouvement de grève depuis le mois de février. [AP Photo/The Canadian Press, Ryan Remiorz]
Des manifestations parfois violents ont émaillé le mouvement de grève depuis le mois de février. - [AP Photo/The Canadian Press, Ryan Remiorz]
Aux prises avec une grève estudiantine depuis mi-février, le gouvernement québécois propose une loi instaurant des amendes de 1000 à 125'000 dollars canadiens (930 à 116'500 francs) pour briser le mouvement.

Le projet de loi déposé jeudi soir par le gouvernement québécois pour briser le mouvement de grève des étudiants instaure des amendes de 1000 à 125'000 dollars canadiens (930 à 116'500 francs). Il a été reçu comme une douche froide par les étudiants et l'opposition.

Un individu seul, par exemple, encourrait une amende de 1000 à 5000 dollars canadiens. Une association d'étudiants qui organiserait un tel rassemblement ou lancerait le mot d'ordre de bloquer l'accès à une université risquerait de devoir payer de 25'000 à 125'000 dollars, le double en cas de récidive. Le projet de loi prévoit également que les organisateurs de manifestations doivent déclarer aux autorités, au moins huit heures avant le départ, la date, l'heure, la durée, le lieu et l'itinéraire du cortège.

"Une loi ignoble"

"Cette loi est, et de loin, pire que l'augmentation des droits de scolarité pour les étudiants", selon Léo Bureau-Blouin qui préside la FECQ (Fédération étudiante collégiale du Québec). Il a annoncé que des "services juridiques et une multitude d'avocats" se penchent sur le dossier pour tenter de remettre en cause le texte.

La présidente de l'opposition officielle et dirigeante du Parti Québécois, Pauline Marois a fait la même analyse. Elle a parlé d'une "loi ignoble", "une violation grave des droits fondamentaux", "une attaque frontale contre les associations étudiantes" et demandé au gouvernement de retirer son projet de loi.

Pendant que les députés discutaient le projet de loi à l'assemblée nationale, des milliers de manifestants défilaient, pour la 14e soirée consécutive à Montréal et à Québec. Il expriment ainsi leur opposition à la hausse de 82% des frais de scolarité sur sept ans.

agences/cab

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Hausse massive des taxes universitaires contestée

Depuis la mi-février, le mouvement de grève étudiant cherche à faire revenir le gouvernement québécois de Jean Charest sur sa décision d'augmenter les droits annuels de scolarité de 1625 dollars en cinq ans.

La dernière offre du gouvernement - massivement rejetée par les 165'000 étudiants grévistes lors de leurs assemblées générales - prévoyait une augmentation des droits de scolarité à l'université de 1780 dollars sur sept ans (soit une hausse de 82%), au lieu de cinq ans, pour arriver à près de 4000 dollars par an, plus près de la moyenne nord-américaine.

En contrepartie, les prêts et bourses augmenteraient également et les frais annexes imposés aux étudiants par les universités pourraient être réduits, mais sans que cela soit assuré.

Le Premier ministre a tenu à minimiser l'importance de la mobilisation étudiante, soulignant que les cours faisaient l'objet d'un boycottage que dans 14 collèges sur 48 et que dans "certaines facultés" de 11 universités sur 18 au total.

Bien que plusieurs milliers d'étudiants soient retournés en classe ces dernières semaines, plus de 130'000 des quelque 425'000 étudiants universitaires et collégiaux du Québec poursuivent la grève.