La nuit de dimanche à lundi était mouvementée dans les rues de Montréal. Au moins 116 étudiants en grève ont été interpellées au cours de la soirée. La manifestation a été déclarée "illégale" par les forces de l'ordre dix minutes après le départ, l'itinéraire n'ayant pas été communiqué à la police contrairement à ce que prévoit la "loi spéciale" votée vendredi et qui a ravivé les tensions entre étudiants et autorités (lire: Le gouvernement québécois durcit le ton face aux étudiants).
Les forces de l'ordre n'ont pas chiffré le nombre de manifestants mais les médias locaux parlaient de plusieurs milliers de personnes au départ, puis de quelques centaines aux alentours de 23h (5h en Suisse). Sur le parcours, des vitrines de magasins ont été cassées. Il s'agit notamment de la devanture d'une épicerie "Couche Tard", selon le quotidien La Presse qui explique que les manifestants ont jugé l'enseigne trop "antisyndicale", en référence à de récents conflits sociaux.
Chaos au centre-ville
Une borne incendie a également été ouverte, reliée directement à la porte d'un commerce du centre ville qui aurait été inondé, selon la police. Après des arrestations de masse aux alentours de 22h, les manifestants se sont scindés en multiples petits groupes, créant un "chaos indescriptible" dans le centre-ville de Montréal, selon les médias locaux.
Ce mouvement de protestation estudiantin, qui dure depuis trois mois, a pris une autre tournure, plus violente et plus politique depuis le vote vendredi par le gouvernement d'une "loi spéciale". Le texte, en plus d'imposer de fortes limitations à la liberté de manifester, interdit pratiquement les piquets de grève devant les établissements, au nom de la liberté d'accès à l'enseignement des étudiants non grévistes. Et il met pratiquement fin à la grève, car le semestre en cours est suspendu jusqu'à la mi-août dans les universités et collèges universitaires en grève.
afp/pbug