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Amnesty international épingle le régime syrien et l'armée birmane

Amnesty revient largement sur la situation en Syrie avec son rapport 2012. [NATALIA KOLESNIKOVA]
Amnesty documente plusieurs cas d'atteintes aux droits humains en Syrie dans son rapport 2012. - [NATALIA KOLESNIKOVA]
Dans son rapport annuel publié mercredi, l'organisation de défense des droits humains Amnesty International détaille les actes du régime syrien qui pourraient constituer, selon elle, des crimes contre l'humanité.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International (AI) a accusé le régime du président syrien Bachar al-Assad d'actes pouvant constituer des crimes contre l'humanité. L'armée birmane est elle aussi épinglée dans les régions habitées par des minorités ethniques.

Dans son rapport annuel 2012 publié mercredi sur la situation des droits humains en 2011, Amnesty détaille la façon dont les troupes ont déployé leurs chars dans des quartiers résidentiels en Syrie, ont tué des manifestants pacifiques et emprisonné des milliers d'autres, torturés et détenus au secret.

"Le type et l'échelle des violations pratiquées par l'Etat pourrait constituer des crimes contre l'humanité", juge l'ONG. Le rapport cite plusieurs exemples, notamment celui d'un homme non identifié à Banias (ouest), détenu pendant trois jours, frappé, déshabillé et obligé à "lécher son propre sang sur le sol".

Critiques contre l'ONU

Alors que Damas a récemment refusé de donner un rapport au Comité contre la torture de l'ONU, Amnesty dénonce par ailleurs l'attitude du pouvoir qui "n'a pas mené d'enquêtes indépendantes sur les assassinats illégaux, les tortures et les autres violations graves des droits de l'Homme". Et elle demande que le dossier du président Bachar al-Assad soit déféré devant la Cour pénale internationale (CPI).

Le Conseil de sécurité de l'ONU n'est pas parvenu à se montrer à la hauteur du "courage" et s'avère "de plus en plus inadapté aux besoins", souligne l'ONG. Elle pointe encore du doigt la Russie, fournisseur d'armes à la Syrie, et la Chine, qui ont bloqué deux résolutions condamnant la répression menée par le régime de Bachar al-Assad. Mais également l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud.

Amnesty juge par ailleurs insuffisante la série de réformes lancées par Bachar al-Assad en 2011 pour tenter de répondre à la contestation inédite dans le pays.

ats/vtom

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Violations en hausse en Birmanie

Dans son rapport, Amnesty international accuse l'armée birmane de "crimes contre l'humanité" ou de "crimes de guerre".

"Le gouvernement a mis en place des réformes politiques et économiques limitées, mais les violations des droits de l'Homme et les violations du droit international dans les zones des minorités ethniques ont augmenté" en 2011, a dénoncé l'organisation.

Dans l'Etat Kachin, dans l'extrême nord de la Birmanie, où des combats font rage depuis près d'un an, il y a eu des témoignages d'exécutions extrajudiciaires, de bombardements aveugles ayant provoqué le décès d'enfants, de travail forcé et de destruction illégale de biens et de nourriture, a ajouté le rapport d'Amnesty International.

L'organisation a par ailleurs accusé les autorités de bloquer l'aide humanitaire destinée aux dizaines de milliers de personnes déplacées par les combats.

L'administration Bush et la Russie aussi visés par AI

Amnesty International s'est indignée dans son rapport annuel de "l'impunité" dont jouissent selon elle aux Etats-Unis et au Canada les anciens responsables de l'administration de George W. Bush en matière de violations des droits de l'homme.

Elle a aussi regretté "l'absence de clarification" des Etats-Unis sur le décès d'Oussama Ben Laden.

Et l'ONG a également dénoncé la violation "régulière" de la liberté d'expression en Russie en 2011, les attaques visant des journalistes et des défenseurs des droits de l'Homme et les entraves aux manifestations pacifiques.