Réunis dans un square du centre-ville de Montréal, les manifestants, qui étaient quelques milliers, avaient été prévenus par la police avant le début de la manifestation qu'elle était illégale, parce qu'ils n'avaient pas fourni à l'avance le parcours qu'ils emprunteraient.
La police de Montréal avait cependant indiqué que cette manifestation serait tolérée tant qu'aucun méfait ne serait commis. Après avoir serpenté pacifiquement et en tapant sur des casseroles sur une dizaine de kilomètres les rues de la ville, la tête de la manifestation a été prise massivement en souricière par la police alors qu'elle se dirigeait vers un secteur de la vie nocturne montréalaise.
Juste auparavant, quelques pierres avaient été lancées en direction des policiers, ainsi que des feux de bengale. Des gestes qui ont "mis en jeu l'intégrité des policiers", a expliqué à la presse un porte-parole de la police pour justifier l'intervention.
Pas de résistance
Les personnes interpellées, la plupart pas impliquées dans les incidents, n'ont opposé aucune résistance. Elles ont été menottées et ont passé plus de quatre heures dans des bus, avant de se voir infliger une amende de 634 dollars (environ 600 francs). L'un des manifestants, interrogé par la chaîne publique Radio-Canada, a dit n'avoir rien fait de répréhensible "à part revendiquer ses droits et ses opinions", et a affirmé que cette "arrestation de masse complètement arbitraire" avait été "planifiée d'avance".
Les étudiants québécois sont engagés depuis plus de trois mois dans une vive contestation d'une hausse des droits universitaires et le gouvernement du Premier ministre provincial Jean Charest a fait adopter une loi réduisant la liberté de manifester, qualifiée de "loi matraque" par ses détracteurs.
La police de Montréal a toutefois précisé que ces interpellations ont été faites en vertu d'un nouveau règlement municipal adopté la semaine dernière par la mairie de Montréal, et non pas conformément à la loi québécoise.
Une manifestation de 2000 personnes avait déjà été dispersée la veille au soir. (Lire: La police disperse une nouvelle manifestation d'étudiants à Montréal)
Arrestations à Québec et Sherbrooke
Près de 200 arrestations ont eu également lieu à Québec et des incidents ont aussi été signalés ailleurs en province, à Sherbrooke notamment, à 140 km à l'est de Montréal, selon Radio-Canada.
Toutes les personnes arrêtées ont été relâchées jeudi matin, selon une porte-parole de la police.
agences/mre/ptur