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Le candidat des Frères musulmans serait en tête des présidentielles

Mohammed Morsi, ingénieur de 60 ans, est le candidat des Frères musulmans. Il a gagné le sobriquet de "roue de secours" pour avoir remplacé au pied levé le candidat invalidé Khaïrat al-Chater. Se présentant comme le seul candidat avec un programme islamiste, l'homme a gagné de l'assurance durant la campagne et il bénéfice de l'important réseau de la confrérie. [KHALED ELFIQI]
Mohammed Morsi, ingénieur de 60 ans, serait en tête du premier tour avec près de 31% des votes. - [KHALED ELFIQI]
Mohammed Morsi, candidat des Frères musulmans à l'élection présidentielle en Egypte, arriverait en tête du premier tour avec 30,8%, selon des sondages réalisés par son parti.

Les Frères musulmans ont affirmé vendredi que leur candidat arrivait en tête au premier tour de la présidentielle en Egypte après le dépouillement des bulletins dans la moitié des bureaux de vote. La confrérie islamiste, première force politique d'Egypte, a indiqué que Mohammed Morsi menait avec 30,8%, suivi par Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, avec 22,3%.

Le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi arrive en troisième position avec 20% d'après les chiffres des Frères musulmans, basés sur les résultats de 6'661 bureaux de vote sur 13'000.

"Il y aura un second tour entre Mohammed Morsi et Ahmad Chafiq selon les chiffres dont nous disposons", ont affirmé les Frères musulmans sur leur site officiel, se basant "sur le dépouillement de 90% des bulletins de vote".

Les résultats officiels de cette présidentielle, la première depuis la chute sous la pression de la rue de l'ex-président Hosni Moubarak en février 2011, doivent être annoncés à partir de dimanche par la Commission électorale. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue, hypothèse désormais plus que probable, un second tour est prévu les 16 et 17 juin.

Taux de participation estimé à 50%

Plus de 50 millions d'électeurs étaient appelés à choisir mercredi et jeudi entre 12 candidats: islamistes, laïcs, de gauche ou libéraux, partisans de la "révolution" ou anciens responsables du régime Moubarak. Trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, le président de la Commission électorale Farouk Soltane a estimé le taux de participation à 50%.

Les Egyptiens attendent impatiemment l'issue de cette première présidentielle libre, après des décennies de scrutins joués d'avance. Le résultat est crucial pour l'orientation que prendra le pays le plus peuplé du monde arabe, avec quelque 82 millions d'habitants, partagé entre la tentation islamiste et celle d'une normalisation incarnée paradoxalement par des personnalités de l'ère Moubarak.

Les pouvoirs du futur président imprécis

Pendant la période de transition, émaillée de violences et de protestations, l'armée au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak est devenue la cible de la colère des militants pro-démocratie qui l'accusent d'avoir continué la politique de répression de l'ancien régime. Le Conseil militaire s'est engagé à remettre le pouvoir à un nouveau président avant la fin juin.

Mais de nombreux analystes estiment que l'armée, épine dorsale du système depuis la chute de la monarchie en 1952 et qui détient un patrimoine économique considérable, restera un acteur important de la vie politique. Les pouvoirs du futur président restent imprécis, la Constitution en vigueur sous Hosni Moubarak ayant été suspendue et la rédaction de la future loi fondamentale étant au point mort.

afp/vtom

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