Le Vatican a officiellement confirmé samedi l'arrestation, ainsi que l'identité, du majordome du pape Benoît XVI, l'un des auteurs présumés de fuites de documents confidentiels. Le Saint-Siège a précisé que l'homme a été inculpé et est toujours incarcéré depuis mercredi.
Commission d'enquête
Dès vendredi, les médias italiens avaient identifié en la personne du majordome du pape l'auteur des fuites qui ont empoisonné ces derniers mois la vie du Vatican et de la hiérarchie catholique. "L'accusé a nommé deux avocats de son choix (...) et il a eu l'occasion de les rencontrer. Ceux-ci pourront le rencontrer dans les prochaines phases de la procédure", poursuit le communiqué assurant que le suspect bénéficie de "toutes les garanties juridiques prévues par le code pénal et de procédure en vigueur dans l'Etat de la Cité du Vatican".
Le parquet du Vatican a annoncé dans un communiqué que l'enquête préliminaire avait été élevée à un statut "officiel", ce qui indique que le majordome, désigné comme "prévenu" était désormais officiellement inculpé.
"La phase d'instruction se poursuivra tant que la situation au coeur de l'enquête ne sera pas claire, après quoi le juge d'instruction décidera l'acquittement ou le renvoi en justice", a précisé le directeur de la salle de presse du Vatican, le père Federico Lombardi. La gendarmerie vaticane avait arrêté le majordome mercredi, un mois environ après la création d'une commission d'enquête au Vatican. Composée de trois cardinaux, elle est chargée d'élucider l'affaire des fuites qui secouent le petit Etat depuis le mois de janvier.
Livre choc
Samedi dernier était sorti en Italie un livre choc, "Sua Santita" ("Sa Sainteté"), reproduisant des dizaines de fax ultra-secrets dont le pape était le destinataire ou avait eu connaissance et que des "gorges profondes" ont ensuite livrés à l'auteur, le journaliste Gianluigi Nuzzi.
Ces documents illustrent de nombreux débats internes, par exemple sur la situation fiscale de l'Eglise, les finances des instituts catholiques, les scandales sexuels chez les Légionnaires du Christ ou encore les négociations avec les intégristes.
Cette affaire a fait une autre victime en la personne du président de l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, limogé jeudi par le Saint-Siège.
afp/dk