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La "tragédie brutale" à Houla, en Syrie, vivement condamnée

Syrie: nouveau massacre de civils dans la petite ville de Houla où les observateurs de l'ONU dénombrent nonante-deux morts dont trente-deux enfants
Syrie: nouveau massacre de civils dans la petite ville de Houla où les observateurs de l'ONU dénombrent nonante-deux morts dont trente-deux enfants / 19h30 / 1 min. / le 26 mai 2012
La communauté internationale a condamné fermement la "tragédie brutale" de Houla. Les observateurs de l'ONU ont évoqué plus de 92 morts, dont 32 enfants.

Les condamnations internationales se sont multipliées samedi au lendemain d'un massacre commis selon l'opposition par le régime syrien à Houla. Les observateurs de l'ONU ont évoqué sur place 92 tués, dont plus de 32 enfants de moins de 10 ans, leur chef dénonçant une "tragédie brutale". (Lire: Des bombardements auraient fait 90 victimes civiles à Houla, en Syrie)

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les bombardements ont débuté vendredi midi à la périphérie de Houla, en particulier sur les villages de Taldo au sud et Tibé à l'ouest, et ils se sont poursuivis jusqu'à samedi à l'aube. Mais l'agence officielle syrienne SANA a accusé des "groupes terroristes armés" d'avoir "incendié et fait exploser vendredi soir des maisons à Taldo afin de faire croire que les forces armées syriennes bombardaient la région".

Le général Mood avait annoncé samedi 16 juin la suspension des patrouilles des observateurs. [Youssef Badawi]
Le général Mood avait annoncé samedi 16 juin la suspension des patrouilles des observateurs. [Youssef Badawi]

Avertissement lancé

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et l'émissaire Kofi Annan ont condamné "dans les termes les plus forts la mort, confirmée par les observateurs de l'ONU, de dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants". "Ce crime révoltant et terrible (...) est une violation flagrante du droit international et des engagements pris par le gouvernement syrien de cesser son recours aux armes lourdes dans les villes", ont encore estimé les deux hommes, ajoutant que "les auteurs de ces crimes doivent être jugés".

Un appel à renoncer aux armes lourdes a aussi été lancé par le chef des observateurs, le général Robert Mood, qui n'a pas désigné de responsables mais a souligné que "les observateurs ont confirmé (...) l'usage d'artillerie tirée depuis des chars". L'Armée syrienne libre (ASL) est essentiellement composée de militaires dissidents qui combattent avec leurs armes légères, tandis que les chars et les blindés des troupes régulières sont toujours déployés dans les villes en violation du plan de l'émissaire international Kofi Annan.

Condamnations unanimes

A l'approche de la visite de Kofi Annan en Syrie prévue en début de semaine, les condamnations du massacre de Houla se sont multipliées. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, a qualifié les violences à Houla de "crime horrible" et en appelé au Conseil de sécurité.

Paris, Londres, Berlin et Washington ont dénoncé cette tuerie. "Je prends immédiatement des contacts pour réunir à Paris le Groupe des pays amis du peuple syrien", a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Son homologue britannique, William Hague, a annoncé son intention de demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU "dans les prochains jours". Une rencontre réclamée auparavant par le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.

Les violences se poursuivent

A travers la Syrie, les violences se sont poursuivies samedi, faisant 18 tués dont cinq soldats, selon l'OSDH, qui a fait état de bombardements à la mitrailleuse lourde sur la ville rebelle de Homs (centre), ainsi que de nombreuses manifestations dénonçant le massacre de Houla. Selon l'OSDH, plus de 12'600 personnes ont péri en Syrie depuis le début de la révolte anti-régime, en majorité des civils tués par les forces gouvernementales.

agences/lan

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L'ASL ne croit plus au plan Annan

L'Armée syrienne libre (ASL) a estimé n'être plus tenue par son engagement au plan Annan, un mois et demi après avoir accepté un cessez-le-feu prévu par ce plan, techniquement entré en vigueur le 12 avril mais constamment ignoré depuis.

"Nous annonçons qu'à moins que le Conseil de sécurité de l'ONU ne prenne des décisions d'urgence pour protéger les civils, le plan Annan ira en enfer", a affirmé l'ASL dans un communiqué.