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Le médiateur de l'ONU Kofi Annan "horrifié" par le massacre de Houla

Kofi Annan va rencontrer Bachar Al-Assad pour parler du massacre de Houla [AFP - Louai Beshara]
Kofi Annan va rencontrer Bachar Al-Assad pour parler du massacre de Houla - [AFP - Louai Beshara]
Le médiateur de l'ONU Kofi Annan est arrivé à Damas pour des entretiens avec le président syrien Bachar al-Assad. Il s'est dit "horrifié par le massacre de Houla, qui a fait au moins 108 morts.

Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan est arrivé lundi à Damas pour des entretiens avec le président syrien Bachar al-Assad et des représentants de l'opposition. Il s'est dit "horrifié" par le massacre de Houla où une centaine de personnes ont été tuées.

"Je suis personnellement choqué et horrifié par les événements tragiques d'il y a deux jours", a déclaré à la presse Kofi Annan à son arrivée à Damas. Il évoquait la tuerie perpétrée dans cette ville du centre de la Syrie où une centaine de personnes, dont une cinquantaine d'enfants, ont péri vendredi.  (Lire aussi: Le massacre de Houla, en Syrie, a fait 108 morts et 300 blessés).

"C'était un acte répugnant, aux conséquences profondes", a-t-il ajouté, affirmant que l'ONU "continuait à enquêter sur les attaques à Houla".

Entretien avec Assad prévu

"Je prévois d'avoir des discussions sérieuses et franches" avec le président Assad, a expliqué Kofi Annan. L'émissaire international doit également rencontrer "des représentants de l'opposition et de la société civile", ainsi que le général Robert Mood, chef de la mission des observateurs en Syrie, a indiqué Ahmad Fawzi, son porte-parole.

"Ceux qui sont responsables de ces crimes brutaux devront en répondre", a lancé le médiateur, affirmant qu'il "comprenait" que le gouvernement syrien mène aussi une enquête.

Damas a créé une commission d'enquête conjointe armée-justice pour faire la lumière sur les événements de Houla, qui doit rendre ses conclusions mercredi.

Condamnation du Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné dimanche les autorités syriennes pour l'attaque menée vendredi à Houla, dénonçant dans une déclaration adoptée à l'unanimité "une série de bombardements par les tanks et l'artillerie gouvernementale contre un quartier résidentiel".

ConseilSecuONU
ConseilSecuONU

Le Conseil a exigé que Damas cesse immédiatement d'utiliser des armes lourdes dans les villes rebelles et qu'il retire ses forces de ces villes, conformément au plan Annan. Les 15 pays membres ont réaffirmé leur soutien aux efforts de l'émissaire international et l'ont chargé de transmettre "dans les termes les plus clairs" leurs exigences au gouvernement syrien.

Moscou pour le plan Annan

La Russie, alliée de Damas, s'est jointe à ses 14 partenaires, avant d'estimer lundi que les "deux parties", régime et rebelles, étaient impliquées dans le massacre, arguant de la présence de blessures à bout portant en plus des tirs d'artillerie.

Moscou a appelé la communauté internationale à cesser de chercher la chute du régime syrien et à jouer le "même jeu" qu'elle, en privilégiant la mise en oeuvre du plan Annan.

"Nous ne soutenons pas le gouvernement syrien. Nous soutenons le plan de Kofi Annan", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, soulignant qu'il était plus important de "mettre fin à la violence" que de "se préoccuper de qui est au pouvoir en Syrie".

agences/lan

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Près de 90 morts dimanche

Dimanche, 87 personnes ont été tuées, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'un des bilans les plus lourds depuis l'entrée en vigueur de la trêve.

Lundi, 25 personnes ont encore trouvé la mort, dont quinze soldats et deux rebelles tués dans de violents combats dans la région de Damas.

De nouvelles manifestations massives se sont déroulées pour le troisième jour consécutif pour dénoncer le massacre de Houla. Dans cette localité, on pouvait notamment lire sur une banderole "L'ONU nous tue", témoignage de la colère grandissante des militants contre la communauté internationale accusée d'inaction.

En 14 mois, la répression en Syrie a fait plus de 13'000 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH.