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Les Occidentaux durcissent le ton et expulsent les ambassadeurs syriens

Selon l'ONU, la majorité des victimes du massacre ont été exécutées. [AFP PHOTO / HO / SHAAM NEWS NETWORK" / HO / SHAAM NEWS NETWORK]
Selon l'ONU, la majorité des victimes du massacre de Houla ont été exécutées. - [AFP PHOTO / HO / SHAAM NEWS NETWORK" / HO / SHAAM NEWS NETWORK]
Paris, Londres, Berlin, Washington, Rome, Madrid, Ottawa et Canberra ont annoncé mardi l'expulsion des représentants diplomatiques syriens suite au massacre de Houla qui a fait 108 morts, dont une majorité ont été exécutés.

Plusieurs pays occidentaux ont durci leur position à l'égard du régime du président Bachar al-Assad. Les grands pays européens, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie ont annoncé mardi l'expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leur capitale en représailles au massacre de Houla.

François Hollande, a annoncé l'expulsion de l'ambassadrice à Paris et une réunion dans la capitale française début juillet du groupe des pays "amis de la Syrie".

Ambassadrice persona non grata en Suisse

Peu après, l'agence de presse allemande dpa annonçait la convocation de l'ambassadeur de Syrie en Allemagne où son expulsion, d'ici 72 heures, devait lui être signifiée. Londres, Rome et Madrid ont signifié la même mesure au représentant diplomatique syrien, tandis que l'ambassadeur syrien en Belgique a été convoqué.

Le département fédéral des affaires étrangères a aussi annoncé que l'ambassadrice syrienne accréditée pour la Suisse, qui réside à Paris, est déclarée persona non grata sur le territoire helvétique. La Suisse s'inscrit donc dans le sillage des autres démocraties occidentales.

Les Etats-Unis, l'Australie et le Canada suivent

Les Etats-Unis ont aussi décidé mardi d'expulser le chargé d'affaires syrien à Washington "en réponse" au massacre survenu ce week-end dans la ville de Houla. "Nous tenons le gouvernement syrien pour responsable" du massacre, précise le communiqué.

L'Australie a également annoncé l'expulsion du chargé d'affaires syrien et d'un autre diplomate, tout comme le Canada qui expulse des diplomates en poste à Ottawa. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a salué l'annonce de ces expulsions et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution autorisant le recours à la force contre Damas.

agences/vtom

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Victimes exécutées lors du massacre de Houla

La majorité des victimes du massacre de Houla en Syrie vendredi ont été exécutées, selon les premiers résultats d'une enquête de l'ONU, a annoncé mardi un porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville.

"Moins de 20 victimes ont été tuées par des tirs d'artillerie. Les autres ont été exécutées, lors de deux incidents séparés, par des membres des milices chabbiha", loyales au régime, a déclaré à Genève Rupert Colville.

"Des familles entières ont été tuées dans leur maison", a-t-il ajouté. Ces chiffres se basent sur les investigations qui ont eu lieu pendant le week-end sur place par les observateurs de l'ONU.

Une cinquantaine d'enfants tués

Sur les 108 personnes tuées, 49 étaient des enfants et 34 des femmes, a aussi dénoncé le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

Selon les premiers éléments de l'enquête, 32 des 49 enfants tués avaient moins de 10 ans, a précisé Rupert Colville, qui a souligné que le nombre total de victimes risque d'augmenter.

Damas a de son côté nié "totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste".

Hollande n'exclut pas une intervention armée

Le président français François Hollande a estimé mardi qu'une "intervention armée n'est pas pas exclue" en Syrie, après le "massacre" de Houla. Mais, a-t-il ajouté, à condition qu'elle se fasse "après délibération du Conseil de sécurité des Nations unies".

"Il faut aussi trouver une solution qui ne serait pas forcément militaire. La pression doit se faire dès à présent pour chasser le régime de Bachar al-Assad", a-t-il ajouté.

"Il y a des sanctions à prononcer, elles doivent être renforcées. J'en parlerai au président (russe) Poutine puisqu'il vient à Paris vendredi. C'est lui, avec la Chine, qui est le plus en retrait sur ces questions de sanctions. Eh bien nous devons le convaincre que ce n'est pas possible de laisser le régime de Bachar al-Assad massacrer son propre peuple", a affirmé François Hollande.

Au moins 16 personnes, dont 11 civils, ont été tués mardi notamment à Homs. En 14 mois, les violences ont fait plus de 13'000 morts, dont plus de 1800 depuis le début de la trêve, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).