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Les violences continuent en Syrie malgré l'offensive diplomatique

Samedi, le massacre de Houla avait fait plus d'une centaine de victimes. [SHAAM NEWS NETWORK]
Samedi, le massacre de Houla avait fait plus d'une centaine de victimes. - [SHAAM NEWS NETWORK]
L'offensive diplomatique de mardi n'a pas suffi à réduire les affrontements entre l'armée et l'opposition en Syrie. Mercredi, les violences ont fait au moins 62 morts, selon des militants.

Malgré le durcissement de ton des pays occidentaux à l'égard du régime syrien (lire aussi Les Occidentaux durcissent le ton et expulsent les ambassadeurs syriens), la répression sanglante du mouvement de contestation s'est poursuivie. Des affrontements meurtriers entre l'armée et l'opposition ont à nouveau fait rage mercredi.

Selon des militants, au moins 62 personnes auraient péri mercredi, notamment à Houla qui est à nouveau bombardée, après le massacre de vendredi. Plus tôt dans la journée, l'Observatoire syrien des droits de l'homme annonçait la mort d'au moins 39 personnes, dont 15 soldats, dans de violents combats près de Damas.

Déserteurs abattus selon les insurgés

Les corps de treize hommes, les mains liées derrière le dos, ont également été découverts près de Daïr az Zour, à l'est de la Syrie, a annoncé mercredi l'ONU. Plusieurs des victimes retrouvées ont été abattues d'une balle dans la tête.

Les insurgés syriens affirment que les victimes sont des déserteurs de l'armée régulière abattus par des partisans de Bachar al-Assad. Cette découverte macabre survient cinq jours après que 108 civils, dont 49 enfants et 34 femmes, ont été tués à Houla, localité de la province de Homs, dans le centre du pays.

L'opposition syrienne critique la Russie

"Une entente internationale pour un départ d'Assad est le seul moyen de sauver le plan Annan et de trouver une solution politique, faute de quoi la situation risque d'exploser et menacera toute la région", a pour sa part averti le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.

L'opposition syrienne a par ailleurs accusé mercredi la Russie d'encourager le régime de Bachar al-Assad à commettre des "crimes sauvages" à la suite des critiques de Moscou contre les sanctions diplomatiques prises en Occident pour protester contre l'escalade de la violence en Syrie.

agences/vtom

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Ultimatum des rebelles syriens

Les rebelles syriens ont donné 48 heures, mercredi, au président Bachar al-Assad pour appliquer le plan de paix de Kofi Annan sous peine d'en supporter les conséquences.

"Il prend fin vendredi à 12h00 (11h00 en Suisse)", ont-ils averti dans un communiqué diffusé sur YouTube.

Dès la fin de l'ultimatum, "nous serons alors libres de tout engagement et nous défendrons et protégerons les civils, leurs villages et leurs villes."

Le plan de paix en six points de Kofi Annan, incluant également un cessez-le-feu constamment ignoré, prévoit en outre le retrait des forces syriennes et de leurs armes lourdes des centres urbains.

Vers une intervention militaire?

Sur le plan diplomatique, les partisans d'une ligne plus sévère contre Damas, voire d'une intervention militaire, s'opposent aux alliés du régime de Bachar al-Assad. La Russie et la Chine ont redit leur ferme opposition à toute intervention militaire internationale contre la Syrie.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU se réunira vendredi à Genève pour débattre du cas syrien. L'indignation suscitée dans le monde par le drame de Houla a poussé les pays hostiles à Bachar al-Assad à exiger une action plus résolue de la part de la communauté internationale.

Le président français François Hollande a déclaré mardi soir ne pas écarter l'hypothèse d'une intervention militaire en Syrie, à condition que celle-ci soit approuvée par les Nations unies.