Plusieurs milliers de personnes armées de casseroles ont manifesté jeudi soir dans les rues de Montréal, de façon calme mais déterminée, peu après l'échec des négociations entre le gouvernement québécois et les responsables étudiants sur la hausse des frais de scolarité.
Une manifestation illégale mais tolérée
La manifestation principale du centre-ville, regroupant près de 2000 personnes, a dès le départ été déclarée illégale par la police car son trajet n'a pas été communiqué à l'avance. Les forces de l'ordre la toléraient néanmoins tant qu'elle ne débordait pas.
Deux autres manifestations ayant démarré à différents endroits de la ville ont rejoint le cortège principal en milieu de soirée. Des groupes de marcheurs ont également été signalés dans des quartiers périphériques. La presse locale a indiqué que les protestataires étaient au total environ 10'000.
Selon la police de Montréal, trois arrestations ont eu lieu au total. Une vitrine d'une institution bancaire aurait par ailleurs été brisée, d'après les médias québécois. Un journaliste de l'AFP a également observé la présence d'une trentaine de marcheurs vêtus de noir, quelquefois masqués, mais qui ne faisaient rien de répréhensible.
Dans le calme
Dans l'ensemble, les manifestations se sont déroulées dans le calme à Montréal malgré l'électricité dans l'air à la suite de l'échec des négociations dans l'après-midi, entre les représentants étudiants et la ministre de l'Education Michelle Courchesne, après quatre jours de pourparlers.
A Québec, lieu des négociations entre étudiants et gouvernement, les manifestations se sont déroulées jeudi soir dans un climat plus tendu qu'à Montréal. Un journaliste du Journal de Québec, Jean-François Racine, ayant reçu deux coups de matraque de la police qui chargeait des manifestants, a indiqué avoir été témoin de "plusieurs arrestations" mais il n'y a pas encore de bilan officiel de la police de la ville.
Le porte-parole du syndicat la Classe, Gabriel Nadeau-Dubois, a appelé à une grande manifestation samedi à Montréal, tandis que le Premier ministre québécois Jean Charest a lancé un appel au calme.
afp/hof