Le président syrien Bachar al-Assad s'est adressé dimanche au Parlement, lors d'une rare apparition publique retransmise à la télévision; son discours intervenait alors que la communauté internationale condamne condamne de plus en plus fermement la répression meurtrière menée par Damas contre le soulèvement dans le pays.
A son arrivée au Parlement, Bachar al-Assad a été applaudi par les députés, réunis en première session depuis les élections du 7 mai. Il a commencé par saluer la mémoire de "tous les martyrs" syriens, qu'ils soient civils ou militaires, en soulignant que leur "sang n'aura pas coulé pas en vain".
"Guerre menée de l'étranger"
Fidèle à la position qu'il a adoptée dès le début du mouvement de contestation, le dirigeant syrien a de nouveau accusé des "forces extérieures" d'être responsables de la crise. "La Syrie fait face à un plan de destruction", a-t-il martelé, ajoutant que son régime avait "essayé tous les moyens politiques" mais que ces efforts étaient vains "car nous faisons face à une véritable guerre menée de l'étranger". Le 10 janvier, lors de son derniers discours, le chef d'Etat avait déjà accusé des pays étrangers de "comploter" contre la Syrie.
Bachar al-Assad a aussi écarté tout dialogue avec les opposants liés à l'étranger, en allusion notamment au Conseil national syrien, la principale composition de l'opposition, basé à l'étranger. Selon lui, les "responsables du terrorisme ne sont pas intéressés par le dialogue ou les réformes. Ils sont chargés d'une mission et ne s'arrêteront que s'ils accomplissent cette mission ou si nous arrivons à les arrêter".
"Pas de compromis dans la lutte contre le terrorisme"
Le chef du régime de Damas, qui ne reconnaît pas le mouvement de contestation et l'assimile au "terrorisme", s'est posé en rempart contre ce "terrorisme", affirmant que les autorités syriennes doivent "lutter contre le terrorisme pour guérir la nation" et qu'"il n'y aura pas de compromis" dans cette "lutte".
Pour cette première prise de parole depuis le massacre de Houla le 25 mai, où 108 personnes ont été tuées, Bachar el-Assad a démenti toute implication du régime dans le drame et dénoncé un "crime odieux", "des massacres sauvages" que "même les monstres [n']auraient pas perpétrés".
agences/ptur
La Suisse gèle des fonds supplémentaires de proches de Bachar el-Assad
La Suisse a récemment bloqué 20 millions de francs supplémentaires appartenant à l'entourage du président syrien, selon la porte-parole du Secrétariat d'Etat à l'Economie Marie Avet, interrogée par la "NZZ am Sonntag".
Cela porte à près 70 millions de francs le montant total des avoirs syriens gelés par Berne sur des comptes suisses. Ce nouveau blocage s'explique par l'ajout de nouveaux noms sur la liste des personnalités et entreprises syriennes visées par des sanctions.
La "liste noire" helvétique comporte désormais les noms de 127 personnes physiques et 40 entreprises et entités.
Nouveaux combats entre pro et anti-Assad au Liban
Quatre personnes ont été tuées dans des combats nocturnes à Tripoli, dans le nord du Liban, entre partisans et opposants au régime syrien.
Ces décès portent à 14 morts et 48 blessés le bilan des affrontements depuis samedi, malgré le renforcement de la présence de l'armée.
Les combats opposent des hommes armés du quartier de Bab elTebbaneh, majoritairement sunnite et hostile au régime de Bachar al-Assad, à des miliciens de Jabal Mohsen, quartier alaouite - la confession du dirigeant syrien - qui soutiennent le régime.