Suspecté d'être lié à des islamistes, le Biennois arrêté au Kenya se dit "100% innocent"
Le gymnasien biennois arrêté au Kenya le mois dernier pour ses liens supposés avec la milice islamiste somalienne Al-Shabaab rejette les accusations de la justice kenyane. En marge de la première audience durant laquelle il a été inculpé mercredi, le Jordanien domicilié en Suisse a affirmé à la RTS: "Je suis 100% innocent. Je n’ai aucun lien avec les groupes terroristes. Au contraire, j’affirme qu’ils sont des criminels et que je n’ai aucun lien avec eux."
Le DFAE a confirmé qu'il avait pris connaissance de son inculpation et qu'il était en contact avec les autorités locales. Le jeune homme possède le statut de réfugié et bénéficie, par conséquent, de la protection consulaire de la Suisse. Des contacts à cet effet ont été établis avec les autorités kenyanes, a précisé la diplomatie suisse.
Renseignements suisses sur le coup
Révélée par le quotidien Blick, l'arrestation de l'accusé a eu lieu le mois dernier à Nairobi. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait confirmé à l'ats l'arrestation d'un jeune au bénéfice d'un permis C en Suisse, avant de rectifier et d'annoncer que celui-ci possédait en réalité le statut de réfugié et avait, à ce titre, droit à la protection consulaire.
Les services de Didier Burkhalter avaient précisé que les autorités kényanes n'avaient pas contacté Berne et que le Service de renseignement de la Confédération (SRC) était en charge de l'affaire.
La justice doit décider si le Biennois de 19 ans doit rester en prison. Selon son avocate, Edna Khaemba, la prochaine audience se tiendra le 2 juillet.
Voir aussi: L'homme qui entraîne les djihadistes au Pakistan a séjourné en Suisse
Cynthia Gani/gax
D'autres Européens suspectés
Plusieurs Européens, dont un Britannique jugé dans la ville côtière de Mombasa, ont été arrêtés ces derniers mois au Kenya, soupçonnés de participation à la préparation d'attentats ou de liens avec les islamistes shebab.
Plusieurs autres sont recherchés par la police kenyane.
Deux Allemands sont ainsi en fuite, comme la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats qui avaient fait 52 morts à Londres en 2005.
Au Kenya depuis février?
Le jeune homme inculpé mercredi à Nairobi se trouvait au Kenya depuis le mois de février, selon le Blick. Il aurait été en contact avec les shebab, un groupe islamiste récemment intégré à Al-Qaïda, et serait soupçonné d'avoir intégré un camp de formation des jeunesses djihadistes de la milice.
Représailles attribuées aux islamistes
Depuis que le Kenya a lancé son armée à la poursuite des shebab dans le sud de la Somalie en octobre 2005, les rebelles islamistes ne cessent de mettre en garde le pays contre des représailles.
Plusieurs attaques à la grenade, toujours attribuées par Nairobi aux shebab mais jamais revendiquées par le groupe islamiste, ont
depuis frappé Nairobi et Mombasa. Fin mai, une explosion dans un centre commercial du centre de Nairobi, encore attribuée par le
Kenya aux shebab, a fait un mort et plus de 30 blessés.
Ces dernières semaines, ambassades et groupes de surveillance du terrorisme ont multiplié et intensifié leurs mises en garde contre un risque d'attaque terroriste imminente et de plus grande ampleur au Kenya.