Les observateurs de l'ONU en Syrie sont arrivés vendredi sur les lieux du massacre d'Al-Koubeir, dans lequel au moins 55 personnes, dont des femmes et des enfants, ont péri mercredi, a affirmé un militant de la province de Hama (centre). Des "barrages de l'armée" et des tirs avaient empêché les observateurs de s'y rendre jeudi.
Vendredi, "les observateurs se sont d'abord rendus au village de Maarzaf, où les victimes ont été enterrées, puis à Al-Koubeir pour inspecter les dégâts dus au bombardement de l'armée", a déclaré ce militant, ajoutant que "des soldats à un barrage à Maarzaf ont intimé l'ordre aux habitants de ne pas parler aux observateurs sous peine de représailles".
Milices pro-régime soupçonnées
Le massacre d'Al-Koubeir, un hameau agricole qui compte une quinzaine de maisons et environ 150 habitants dans la région de Maarzaf (Hama), a eu lieu moins de deux semaines après celui de Houla, qui avait provoqué un tollé international.
Un jeune villageois habitant à proximité a raconté avoir vu "des corps brûlés d'enfants, de femmes et de jeunes filles" gisant par terre. L'opposition et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont accusé les "chabbihas", milices pro-régime, d'être derrière ce nouveau massacre, mais le régime a démenti qu'une telle tuerie ait eu lieu.
"Accroître la pression"
Parallèlement, les pays occidentaux réaffirment leur volonté de sanctionner le régime de Damas. L'émissaire international Kofi Annan a appelé vendredi à "accroître la pression" sur la Syrie pour que soit mis en oeuvre son plan de sortie de crise, lors d'une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.
Des diplomates occidentaux ont indiqué vendredi que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, notamment, veulent préparer "rapidement" au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sanctionnant le régime syrien.
De son côté, la Commission européenne a débloqué 23 millions d'euros afin de venir en aide à la population, à la société civile, et aux réfugiés syriens, en Syrie mais aussi au Liban et en Jordanie. Une aide "spéciale" qui vient s'ajouter aux dix millions qu'elle a déjà débloqués pour des projets humanitaires en Syrie et dans les pays qui accueillent des réfugiés.
afp/ats/ptur
Dix-sept morts durant la nuit
Au moins 17 personnes, dont neuf femmes et trois enfants, ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi en Syrie par des tirs de l'armée à Deraa (sud), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les tirs, qui ont également fait des dizaines de blessés dont certains graves, ont frappé un quartier résidentiel de la ville, berceau de la contestation du régime du président Bachar al-Assad, selon l'ONG.
Les jeunes victimes avaient entre 12 et 13 ans, précise-t-elle. Des combats ont éclaté dans la nuit entre l'armée et les rebelles à la suite de ces tirs et le service de téléphonie mobile a été coupé dans la ville. La répression et les combats entre soldats et rebelles qui se sont intensifiés dans la capitale, ont encore fait 68 morts vendredi à travers le pays, en majorité des civils, selon l'OSDH. Au moins 36 civils, 25 soldats et sept rebelles, dont deux déserteurs tués dans les affrontements à Damas, figurent dans ce bilan.