Encore 215 millions d'enfants travaillent dans le monde, a
rappelé lundi à Genève l'Organisation internationale du travail (OIT). A l'occasion
de la Journée contre le travail des enfants, célébrée mardi, l'organisation
demande aux Etats de traduire leurs engagements dans des actions concrètes.
Travail forcé
Il existe toujours un grand décalage entre la ratification
des conventions sur le travail des enfants et les initiatives prises par les
pays pour traiter ce problème, constate l'OIT dans un rapport qui marque le
10e anniversaire de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Parmi les enfants astreints au travail, environ cinq
millions d'enfants sont victimes du travail forcé, notamment d'exploitation
sexuelle à des fins commerciales ou de servitude pour dettes, un chiffre sans
doute sous-estimé, selon l'OIT.
Les progrès dans la réduction du travail des enfants ont
souvent été mis à mal par l'incapacité à traduire les engagements dans la
pratique. Le plus grand décalage s'observe dans l'économie informelle où se
produit la majorité des violations des droits fondamentaux au travail, selon le
rapport.
Les enfants des zones rurales et agricoles, ainsi que les
enfants des travailleurs migrants ou des populations autochtones, sont les plus
menacés d'être enrôlés dans le travail des enfants. Le BIT indique aussi
qu'assez peu de plaintes contre le travail des enfants atteignent les tribunaux.
Les sanctions à l'encontre de ces violations sont souvent trop faibles pour
être véritablement dissuasives.
Progrès
Des progrès ont en même temps été accomplis. La liste des
pays ayant établi des plans nationaux de lutte contre le travail des enfants s'allonge.
De nombreuses nouvelles interdictions législatives permettent d'identifier et
de prévenir les travaux qui représentent un danger pour les enfants. Davantage
de lois ont été adoptées contre la prostitution et la pornographie infantiles.
La coopération s'est développée entre les Etats, en
particulier pour ce qui concerne les problèmes de traite, a affirmé l'OIT. Les
conventions de l'OIT sur le travail des enfants no138 concernant l'âge minimum
d'admission à l'emploi et no182 sur les pires formes de travail des enfants
figurent parmi les conventions les plus largement ratifiées. Sur les 185 Etats
Membres de l'OIT, 88% ont ratifié la première et 95% la seconde. L'objectif est
de parvenir à la ratification universelle en 2015 et à l'élimination des pires formes
de travail des enfants en 2016.
ats/bkel