La droite française n'appellera pas à voter contre l'extrême-droite dans les 20 circonscriptions au second tour des législatives dimanche qui mettront aux prises un candidat de gauche et un candidat du Front national, a indiqué le parti conservateur UMP.
Cette décision du "ni-ni" (ni Front national, ni gauche) a été prise lors du bureau politique de l'UMP lundi alors que le Parti socialiste avait appelé la droite à appliquer le "désistement républicain" et à maintenir un "cordon sanitaire" aussi étanche que possible autour du Front national (FN). "Pas question d'appeler à voter pour le Front national ni d'appeler à voter pour le candidat socialiste", a déclaré le chef de l'UMP, Jean-François Copé.
Une semi-victoire pour le FN de Le Pen
L'un de ces duels opposera notamment Marine Le Pen à un candidat socialiste à Hénin-Beaumont (nord). Le ni-ni constitue déjà une semi-victoire pour le Front national, qui appelle à une "recomposition de la droite", car il revient à mettre sur un même plan extrême droite et gauche. (Lire aussi: "Une victoire et plusieurs reculs" au 1er tour des législatives françaises)
Par ailleurs, l'UMP a demandé le maintien de "tous ses candidats" partout où ils sont qualifiés pour le second tour dans une triangulaire avec un candidat socialiste et un candidat du Front national.
agences/olhor
La liste noire de Marine Le Pen
Marine Le Pen a appelé lundi ses électeurs à faire battre huit personnalités de droite et de gauche qu'elle juge "nuisibles" au second tour des législatives, où le Front national (13,6%) est en mesure de se maintenir dans 61 circonscriptions.
La présidente du FN espère ainsi écarter de l'Assemblée nationale des candidats ayant adopté un comportement "contraire à la morale publique" ou s'étant montrés "particulièrement haineux" envers sa formation.
Elle a cité quatre UMP, dont trois anciens ministres, trois socialistes et un écologiste, dans une stricte répartition droite-gauche.
Figurent dans l'ordre le socialiste Francois Puponni, député-maire de Sarcelles et proche de Dominique Strauss-Kahn, le député UMP Manuel Aeschlimann (Hauts-de-Seine), celui de l'Essonne Georges Tron (UMP), mis en examen pour viols et agressions sexuelles, et l'ex-ministre PS Jack Lang (Vosges).
Autres candidats visés : l'ancien ministre UMP Xavier Bertrand (Aisne), la socialiste Ségolène Neuville (Pyrénées-Orientales) et l'écologiste Slimane Tir (EELV-PS, Nord).