Il fallait s'y attendre: le tweet de Valérie Trierweiler - "Courage à Olivier Falorni qui n'a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d'années dans un engagement désintéressé "- ne laisse personne indifférent en France, et surtout pas la presse papier et web de l'Hexagone. Florilège.
Ainsi Libération titre "La première gaffe de France" en une et se fend d'un éditorial intitulé "Mélange", sous la plume de Paul Quinio: envie de rire, vaudeville, théâtre de boulevard ? Rien de tout cela. Gueule de bois plutôt. Le tweet de Valérie Trierweiler a ceci de déprimant qu’il nous ramène à certains errements du sarkozysme.
Pour Marianne2.fr, le site de l'hebdomadaire Marianne: en s'attaquant à Royal sur Twitter, Trierweiler fait une belle faute politique.
Le site du Figaro, lui, se lâche complètement avec pas moins de quatre articles aux titres évocateurs: "Entre affaire privée et dilemne politique", "Royal dénonce les "attaques personnelles"", "la gauche consternée, la droite ironise sur "Dallas à l'Elysée"", ou encore "Une première dame dans la tourmente".
Le Monde y va d'un assez sobre "Le tweet de Trierweiler suscite l'embarras à gauche et l'ironie de la droite" mais n'oublie pas de se tourner vers Ségolène Royal: invitée à réagir, celle-ci botte en touche, affirmant n'avoir "pas de commentaire" à faire sur les encouragements de Valérie Trierweiler à son opposant dans la bataille législative à La Rochelle. "Je n'ai pas de commentaire, je m'occupe des Rochelais, des électeurs de cette circonscription".
Artillerie lourde
Philippe Tesson lui, sort carrément l'artillerie lourde sur le site du Point. Extrait de sa chronique: "L'affaire Trierweiler est risible. Elle est surtout lamentable. Le peuple ne s'y trompera pas. Risible comme l'est un vaudeville. Car c'en est un, d'une vulgarité crasse : une femme ridiculise publiquement son concubin pour régler ses comptes avec sa rivale délaissée. Lamentable : l'homme est le chef de l'État, et de ce fait on n'est plus dans la comédie-bouffe mais dans la tragi-comédie."
Jean-Marie Colombani est l'un des fondateurs du magazine en ligne Slate.fr et son analyse est dramatiquement titrée "Valérie Trierweiler, la faute".
La Première dame relativise
La version française du Huffington Post publie mercredi matin un article intitulé "Valérie Trierweiler, Twitter: la Première dame s'explique, les réactions politiques fusent". Le site reprend ses déclarations sur RTL. La Première dame trouve "injuste" le traitement réservé au dissident PS de La Rochelle, opposé à Ségolène Royal. "C'est un des plus anciens et un des plus solides soutiens de François Hollande", rappelle-t-elle, avant d'affirmer que "parler de jalousie est idiot". Selon elle, il n'y aurait pas d'interférence entre vie publique et vie privée, rajoutant que Danièle Mitterrand prenait des positions différentes de son mari François, "sur des sujets autrement plus graves". Bref, Valérie Trierweiler ne semble pas vraiment regretter son geste.
Pierre-Yves Maspoli
La presse brittanique ironise
La presse britannique se régale, elle aussi, ce mercredi: Valérie Trierweiler a déclenché selon le Daily Telegraph une "guerre des roses" entre l'actuelle et l'ex-compagne du président François Hollande.
Dans le Times, un petit encart montre Hollande, mains tendues devant lui dans un geste d'apaisement, avec pour légende -en français- : "Mais, mesdames, je suis le Président".
Cette "saga amoureuse compromet l'image du "président normal", estime pour sa part The Guardian.
The Independent rappelle que ce n'est pas la première fois que Valérie Trierweiler appuie "trop vite sur la touche twitter", puisque elle-même avait reconnu dans une interview en avril que "François (Hollande) me fait totalement confiance, sauf pour mes tweets!"
Le contexte "sentimental"
Ségolène Royal et François Hollande ont vécu ensemble pendant une trentaine d'années et ont eu quatre enfants.
Ils avaient annoncé leur rupture en 2007 après l'échec de Ségolène Royal à l'élection présidentielle.
Trois ans plus tard, François Hollande officialisait sa relation avec Valérie Trierweiler, journaliste à l'hebdomadaire Paris Match et désormais première dame de France.
Ségolène Royal donnée perdante
Ségolène Royal serait largement battue dimanche au second tour des législatives françaises à La Rochelle. Selon un sondage publié mercredi, la présidente de la région Poitou-Charente obtiendrait 42% des voix, contre 58% pour le dissident socialiste Olivier Falorni.
Cette étude de l'institut Ifop a été réalisée lundi et mardi, avant et après le message sur Twitter favorable à Olivier Falorni de la compagne du président François Hollande, Valérie Trierweiler.
En campagne à La Rochelle, Ségolène Royal a voulu afficher mercredi sa sérénité face à la prise de position de la femme qui lui a succédé dans la vie de François Hollande. "Parfois il y a de l'agitation qui arrive, qui est là sans qu'on l'ait voulue, mais ça n'a rien de dramatique", a-t-elle commenté.