Le supérieur de la Fraternité intégriste Saint Pie-X, Mgr Bernard Fellay, a été convoqué mercredi au Vatican et devrait recevoir la réponse de Benoît XVI sur une réintégration dans l'Eglise, a appris l'agence d'informations sur le Vatican I.Media.
La décision du pape, qu'elle soit positive ou négative, ne devrait vraisemblablement pas être communiquée avant que Mgr Fellay ne l'étudie et ne donne sa réponse. Ceci pourrait entraîner un délai avant que le choix de Benoît XVI ne soit effectivement connu.
Fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre (mort en 1991) et séparée de Rome depuis 1988, la Fraternité, qui s'est opposée fermement au Concile Vatican II (1962/65), compte de nombreux prêtres (environ 500), des centaines de séminaristes, des religieuses et des dizaines de milliers de fidèles.
Geste de Benoît XVI
Le pape avait fait un premier geste envers les Lefebvristes en libéralisant en 2007 l'usage des livres liturgiques en latin d'avant le Concile. Puis il avait levé l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité, dont celle de l'évêque britannique révisionniste Richard Williamson. Enfin, il avait accepté l'ouverture de discussions doctrinales.
Mi-mai, le Vatican avait souligné que les prises de position des trois autres évêques intégristes, Mgrs de Alfonso Galarreta, Bernard Tissier de Mallerais et Richard Williamson, plus "ultras" que Mgr Fellay, seraient "traitées de manière séparée et singulière".
afp/lan
Contre les textes fondamentaux
Les Lefebvristes s'opposent à certains textes fondamentaux de Vatican II sur la liberté religieuse et le dialogue inter-religieux.
Certains d'entre eux ne veulent pas d'une réintégration dans l'Eglise qu'ils assimilent souvent à "l'Antéchrist" en raison de son acceptation de la modernité et de la laïcité.
Un schisme dans le schisme est donc probable en cas d'accord de Mgr Fellay sur un retour dans le giron de l'Eglise.
Dans l'Eglise même, beaucoup d'évêques sont réservés et hostiles à cette réconciliation.