Le président français François Hollande devrait s'assurer de la majorité nécessaire pour gouverner dimanche au second tour des élections législatives en France, selon les instituts de sondage. Ces derniers jugent que l'épisode politico-sentimental du tweet de sa compagne Valérie Trierweiler n'influera pas sur le scrutin.
Les instituts de sondages estiment que cette affaire, aux confins de la politique et de la vie privée, aura peu d'impact à court terme sur le vote des Français. Selon l'institut Ifop, le Parti socialiste du chef de l'Etat, vainqueur du 1er tour dimanche dernier, devrait même pouvoir compter sur une majorité absolue à l'Assemblée nationale avec deux petits parti qui lui sont très proches.
Confort politique
Ainsi les socialistes "n'auraient pas à compter nécessairement sur l'appui des autres forces de gauche que sont le Front de Gauche (gauche radicale) et Europe Ecologie Les Verts (écologistes) pour faire passer certains textes de lois", relève l'un de ses experts, Jérôme Fourquet. Ils disposeraient de 297 à 332 sièges sur 577 dans la nouvelle Assemblée, avec une majorité absolue fixée à 289 sièges.
A l'heure de la crise en zone euro, qui risque de contraindre le gouvernement à des mesures économiques impopulaires, un tel confort politique est loin d'être négligeable. L'exécutif ne sera pas soumis à une éventuelle surenchère de la gauche radicale, dont les positions sur l'Europe sont très éloignées des siennes.
Sondages unanimes
Même tendance selon l'institut Ipsos qui estime que le PS et ses alliés radicaux (radicaux de gauche et Mouvement républicain et citoyen (MRC)) pourraient obtenir la majorité absolue en raflant 324 à 364 sièges à l'Assemblée nationale. L'institut CSA partage cette estimation: selon lui, PS, radicaux de gauche et MRC obtiendraient 287 à 330 sièges.
Au premier tour, dans ce scrutin majoritaire par circonscription, les socialistes (35%) et leurs alliés de gouvernement écologistes (5%) l'avaient emporté. Mais la droite avait bien résisté, avec un score national de 35%. Pour elle, en cas de défaite, le prochain défi consistera à trouver un leader pour succéder à Nicolas Sarkozy, défait par François Hollande le 6 mai dernier.
ats/afp/reuters/vtom
Le tweet de Trierweiler efface le FN
Le feuilleton du tweet de Valérie Trierweiler a relégué au second plan les questions purement politiques, comme la place et le rôle de l'extrême droite, en position d'avoir une poignée d'élus, malgré un mode de scrutin très pénalisant pour elle.
La droite classique a choisi de ne pas faire barrage à l'élection de députés du Front national (FN), en refusant de soutenir les candidats de gauche là où ceux de l'extrême droite ont des chances d'être élus.
Le "cordon sanitaire" autour de l'extrême droite, que la gauche souhaitait maintenir, s'est donc fissuré.
La cheffe du FN Marine Le Pen, en tête à Hénin-Beaumont (nord), pourrait faire son entrée à l'Assemblée nationale.