Le chef de file du parti de droite grec Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, s'est déclaré "soulagé pour la Grèce et l'Europe" par le résultat du vote de dimanche. Selon des résultats officiels portant sur 99,84% des voix exprimées, sa formation est donnée gagnante des législatives avec 29,66% des suffrages, soit 129 sièges sur les 300 du parlement, en bénéficiant de la prime de 50 siège accordée par la loi électorale au premier parti.
Antonis Samaras, 61 ans, a appelé tous les partis pro-euro à rallier un gouvernement "d'union nationale". Les tractations pour former un gouvernement de coalition vont officiellement s'engager lundi avec le Pasok socialiste, en troisième place avec 12,28% (33 sièges) et le petit parti de gauche modérée Dimar (17 sièges).
Le principal adversaire de Nouvelle Démocratie, le jeune dirigeant de Syriza (gauche radicale anti-rigueur) Alexis Tsipras (26,89%, soit 71 sièges), a téléphoné dans la soirée à son adversaire pour reconnaître sa défaite. Il a par contre décliné l'invitation au ralliement à un gouvernement de coalition.
Une majorité possible
Six semaines après les premières élections législatives, qui n'avaient produit aucune majorité stable en Grèce, ND et le Pasok (socialiste), qui soutient aussi l'austérité en échange d'une aide financière de l'Union européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne, auraient ainsi une majorité absolue de 162 sièges. La Constitution donne maintenant une dizaine de jours aux partis pour s'entendre, faute de quoi un retour aux urnes se profilerait.
Le parti néonazi Chryssi Avghi (Aube dorée) se maintient pourtant avec 6,92% des voix et 18 sièges à son niveau du 6 mai, quand il avait fait son entrée au parlement pour la première fois de l'histoire moderne de la Grèce. Le parti communiste KKE, dernier bastion stalinien d'Europe, s'effondre par contre en perdant la moitié de ses électeurs à 4,5% des voix (12 sièges), une défaite historique pour ce pilier de la politique locale.
Encouragements de l'UE et du FMI
La victoire de Nouvelle Démocratie à des législatives décisives pour l'avenir du pays dans la zone euro a été saluée par plusieurs dirigeants européens. Cette élection pleine de suspense a maintenu en haleine aussi bien les milieux financiers que les gouvernements des pays de la zone euro, qui craignaient une sortie précipitée de la Grèce du club, si le candidat de la gauche radicale anti rigueur Alexis Tsipras, l'emportait.
"Nous avons espoir que les résultats de l'élection permettront qu'un gouvernement soit formé rapidement", et "continuerons à soutenir la Grèce", a affirmé le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, appelant le pays à suivre le programme économique négocié avec la zone euro. Le FMI s'est lui déclaré prêt à reprendre les discussions gelées depuis le 6 mai avec le futur gouvernement.
agences/vtom
Les USA et l'Allemagne saluent le scrutin
Les Etats-Unis ont félicité les Grecs dimanche pour le scrutin législatif qui a ouvert la voie à une coalition de partis favorables à l'euro et à une austérité aménagée, exprimant l'espoir qu'un gouvernement soit rapidement formé.
"Comme l'ont dit le président (Barack) Obama et d'autres leaders mondiaux, nous pensons qu'il est de notre intérêt à tous que la Grèce reste dans la zone euro tout en respectant ses engagements sur les réformes," a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
Le gouvernement allemand a quant à lui estimé que les Grecs avaient voté en faveur de "réformes économiques et fiscales profondes" lors des élections législatives, selon un communiqué du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
Enfin les ministres des Finances de la zone euro ont pris acte dimanche soir des premiers résultats des législatives en Grèce et ont souhaité que le pays se dote rapidement d'un nouveau gouvernement, afin de mettre en oeuvre les réformes promises en échange de l'aide financière.