Modifié

La droite et la gauche grecques esquissent une feuille de route

Antonis Samaras et Evangélos Vénizelos ont entamé les tractations. [Louisa Gouliamaki]
Antonis Samaras et Evangélos Vénizelos ont entamé les tractations. - [Louisa Gouliamaki]
La droite d'Antonis Samaras, vainqueur des législatives grecques de dimanche, s'est prévalue lundi d'un accord d'un gouvernement de "salut national" en vue avec le chef des socialistes Evangélos Vénizélos. Celui-ci a juste confirmé vouloir trouver rapidement une solution.

Le chef de Nouvelle Démocratie (parti de droite vainqueur des législatives grecques de dimanche) et le chef du Pasok (parti de gauche arrivé en troisième position) se sont rencontrés lundi soir pour s'entendre sur un gouvernement d'union nationale.  (lire aussi: Les conservateurs grecs adeptes de l'austérité remportent les législatives).

"Nous sommes restés d'accord avec M.Vénizélos pour former un gouvernement de salut national dans le délai prévu (...) nous allons nous revoir", a dit Antonis Samaras de Nouvelle Démocratie à l'issue de la rencontre qui a duré 40 minutes avec Evangélos Vénizelos du Pasok.

Sans évoquer d'accord, le chef du Pasok a lui indiqué qu'il était nécessaire de former un gouvernement "de responsabilité nationale" des principaux partis d'ici demain (mardi) soir". "Il ne faut pas tarder", a expliqué E.Vénizélos, vu la situation fragile de l'économie du pays et l'incertitude politique depuis près de deux mois.

L'extrême-gauche pas intéressée

Dimanche soir, le chef du Pasok avait indiqué qu'il n'allait pas participer à un gouvernement sans la participation de la gauche radicale anti-rigueur Syriza. Mais celui-ci a refusé de participer à un gouvernement de coalition sous l'égide de la droite.

Après avoir ouvert en hausse, la tendance s'est rapidement retournée sur la plupart des places financières en Europe. En fin de matinée, Madrid lâchait 1,7%. [KEYSTONE - AP Photo/Paul White]
Après avoir ouvert en hausse, la tendance s'est rapidement retournée sur la plupart des places financières en Europe. En fin de matinée, Madrid lâchait 1,7%. [KEYSTONE - AP Photo/Paul White]

En réaction, le chef socialiste a critiqué lundi le refus du chef radical, Alexis Tsipras, en soulignant que la position du chef de la gauche radicale "était provocatrice et décevante pour la démocratie".

Le président de la République, Carolos Papoulias, a donné lundi matin le mandat à M. Samaras, 61 ans, pour former dans les trois jours un gouvernement de coalition sous son égide, comme le prévoit la Constitution. Après un soulagement pour l'Europe de la victoire de la droite pro-euro aux législatives de dimanche, les dirigeants européens attendent la formation le plus tôt possible d'un gouvernement de coalition, capable de poursuivre les réformes réclamées par les créanciers, UE et FMI, en échange de la poursuite des versements des prêts internationaux.

afp/bri

Publié Modifié

La presse grecque pleine d'espoirs

La majorité des quotidiens grecs exprimait son soulagement lundi après la victoire à l'arraché des partis favorables à la poursuite des réformes imposées par l'Union européenne et le FMI.

"Un verdict en forme de soupir de soulagement", titre le quotidien de centre droit Kathimerini. L'addition des sièges de Nouvelle Démocratie, droite conservatrice, et du Pasok, socialiste, est susceptible de former un gouvernement de coalition.

"Il y a un terrain stable pour un gouvernement de coalition", a observé Kathimerini. "Un vote d'espoir", souligne de son côté le quotidien Eleftheros Typos, qui soutient également le nouveau parti au pouvoir.

Le quotidien de centre gauche Ethnos a estimé qu'un "mandat clair" avait été donné à un gouvernement qui garde la Grèce dans la zone euro et renégocie les conditions du plan de sauvetage, tandis que le quotidien des affaires Naftemporiki titrait, satisfait: "Message des urnes: rester dans l'euro".

"Un gouvernement, tout de suite"!, exige en une le quotidien de centre-gauche Ta Nea, qui se félicitait que la Grèce soit enfin sortie de "l'impasse politique".

Le quotidien Avghi, l'organe du Syriza, arrivé en seconde position avec 71 députés, réclamait en Une "un gouvernement de tous les Grecs".

Les Bourses sont sceptiques

Après un rebond qui aura duré moins de deux heures, les Bourses européennes ont accueilli les résultats des élections avec prudence. Les inquiétudes concernant les autres économies en difficulté de la zone euro, l'Espagne et l'Italie, ont renforcé la chute des Bourses.

En fin de matinée, Paris a perdu 0,11%. Londres 0,09%, Francfort réduisait ses gains (+0,3%), Madrid lâchait 1,7% et Milan 1,66%.

En fin de journée, seuls Paris a clôt avec une perte, de 0,69%. Le SMI gagnait 0,46%.

Obama voit un signe "positif"

Le président américain Barack Obama a estimé lundi à Los Cabos, au Mexique, que le résultat des élections grecques était un signe "positif" pour les espoirs de réforme en Grèce.

"Je pense que les élections en Grèce donnent le signal de perspectives positives non seulement dans les efforts des Grecs pour former un gouvernement mais aussi pour qu'ils coopèrent de façon constructive avec leurs partenaires internationaux pour poursuivre leurs reformes", a-t-il déclaré avant l'ouverture du sommet du G20.