Le parquet de Milan (nord) a demandé lundi une peine de 3 ans et 8 mois de prison contre l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, accusé de fraude fiscale dans le cadre du procès Mediaset, ont rapporté les médias. Le Cavaliere nie les faits qui lui sont reprochés.
Dans le procès Mediaset, Silvio Berlusconi est accusé d'avoir artificiellement gonflé le prix des droits de diffusion de films, achetés par des sociétés écrans lui appartenant, lors de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset. Le groupe aurait ainsi constitué des caisses noires à l'étranger et réduit ses bénéfices en Italie pour payer moins d'impôts.
Ses "empreintes digitales" sur les caisses noires
Silvio Berlusconi était "au sommet de la chaîne de commandement dans le secteur des droits télévisés jusqu'en 1998", a estimé le procureur Fabio De Pasquale. Selon lui, les caisses noires à l'étranger de Mediaset "portent les empreintes digitales" de Silvio Berlusconi.
Dans son réquisitoire, le procureur a déclaré que les coûts d'acquisition des films par Mediaset aurait été "gonflé" de 368 millions de dollars pour la seule période 1994-1998, tandis que pour les années 2001-2003, ce chiffre serait de 40 millions d'euros.
En tout, près de 170 millions de dollars auraient été placés dans des caisses noires. Sur cette somme, environ 150 millions de francs restent bloqués à l'UBS de Manno (TI), mesure ordonnée en décembre 2005 par le Ministère public de la Confédération (MPC), sur demande du Parquet de Milan
Le procureur a demandé également une peine de 3 ans et 4 mois contre Fedele Confalonieri, président de Mediaset et bras droit du Cavaliere dans les affaires.
afp/bri
Deux autres procès
L'ex-chef du gouvernement italien, qui a cédé sa place en novembre 2011 à Mario Monti, est poursuivi à Milan dans deux autres procès.
Dans l'affaire Mills, il est accusé de corruption de témoin.
Dans le scandale Rubygate, le Cavaliere est jugé pour avoir rémunéré les prestations sexuelles d'une mineure marocaine, surnommée Ruby, entre janvier et mai 2010, et d'avoir abusé de son pouvoir en appelant la police de Milan pour la faire libérer après son interpellation pour vol présumé.