Le "derby de la dette" inspire parodieurs et plaisantins sur internet
"L'Allemagne va enfin pouvoir sortir la Grèce de l'euro". "Depuis qu'on sait qu'Angela Merkel assistera au match, les Grecs s'entraînent à tirer dans les tribunes". "La Grèce en 2004, l'Espagne en 2008, l'économie des vainqueurs de l'euro sombre. Et si c'était le tour de l'Allemagne?"
A quelques heures du coup d'envoi du quart de finale de l'Euro 2012 entre la Grèce et l'Allemagne, les internautes ont rivalisé d'imagination pour évoquer ce "derby de la dette". A commencer par cette parodie "philosophique" des Monty Python, qui trouve un écho particulier à la lumière de la situation actuelle.
Les dessinateurs de presse et autres caricaturistes s'en sont aussi donné à coeur joie pour illustrer ce match particulier:
A voir la galerie d'images:
Sur Twitter, les internautes évoquent en 140 caractères les enjeux du match.
Les messages concernant le match Grèce-Allemagne sur Twitter
France Televisions s'est amusé pour sa part à recenser toutes les apparitions d'Angela Merkel durant l'euro, qu'elles soient officielles ou parodiques, comme le drapeau des supporters irlandais sur lequel était inscrit: "Angela Merkel pense que nous sommes au travail...!"
Le réseau social footito, spécialisé dans la parodie footballistique, permet aux utilisateurs de s'amuser du match de la dette.
Sur un registre plus sérieux, Allemagne-Grèce n'est pas le premier match à portée politique. RFA - Hongrie et le miracle de Berne en 1954, RFA-RDA et le derby du mur en 1974, Argentine - Angleterre et la revanche des Malouines en 1986 ou USA - Iran et le match de la paix en 1998 sont quelques-uns des exemples recensés par le Huffingtonpost.
L'émission Passé-présent de la RTS revient elle aussi sur les matches de football à très forte valeur historique.
Enfin, pour l'anecdote, rappelons que l'entraîneur qui avait emmené la Grèce au titre européen en 2004 était... allemand.
Victorien Kissling
Les anecdotes économico-footballistiques
Sur les huit équipes éliminées au premier tour, seule l'Irlande et les Pays-Bas faisaient partie de la zone euro. Toutes les autres (Russie, Pologne, Danemark, Croatie, Ukraine et Suède) n'étaient pas sous le joug de l'Union économique et monétaire. A l'inverse, toutes les équipes qualifiées sauf la République Tchèque et l'Angleterre appartiennent à la zone euro.
Selon des économistes qui ont observé les derniers vainqueurs des compétitions internationales, remporter le titre équivaut à un point de croissance en plus. C'est peut-être vrai, mais l'état des finances de la Grèce (vainqueur de l'Euro 2004), de l'Italie (vainqueur du Mondial 2006) et de l'Espagne (vainqueur de l'Euro 2008 et du Mondial 2010), tendrait plutôt à prouver le contraire.
L'Allemagne a aussi une dette
Selon les accords de Londres signés en 1953, l'Allemagne devait rembourser les réparations des dégâts causés par l'occupation nazie pendant trois ans en Grèce durant la seconde guerre mondiale. Or, hormis un léger dédommagement versé en 1960 et au contraire des autres occupants qu'étaient l'Italie et la Bulgarie, l'Allemagne ne s'est jamais acquittée de sa dette, estimée par certains jusqu'à 162 milliards d'euros.