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Plan de croissance à plus de 120 milliards d'euros pour relancer l'Europe

La chancelière allemande Angela Merkel en conversation avec le Premier ministre italien Mario Monti. [Andrew Medichini]
La chancelière allemande Angela Merkel en conversation avec le Premier ministre italien Mario Monti. - [Andrew Medichini]
Les dirigeants des quatre principales économies de la zone euro, réunis vendredi à Rome, ont appelé à mobiliser 120-130 milliards d'euros en faveur de la croissance pour tenter de sortir de la crise une Europe plombée par l'austérité.

Lors du mini-sommet Italie-France-Allemagne-Espagne, destiné à préparer le sommet européen crucial des 28 et 29 juin, le chef du gouvernement italien Mario Monti, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy se sont fixés pour "premier objectif" la "relance de la croissance", a déclaré Mario Monti.

Angela Merkel séduite

Une relance passant par la mobilisation de "1% du PIB européen, c'est-à-dire 120 à 130 milliards d'euros", a indiqué de son côté François Hollande. Même Angela Merkel, apôtre de la rigueur, a vu dans cet objectif commun, qui sera proposé au sommet européen de la semaine prochaine, "un signal important".

Ce montant proviendra du renforcement de la Banque européenne d'investissement, des project-bonds (emprunts en commun pour financer des infrastructures) et des fonds européens encore inutilisés, des mesures déjà à l'étude à Bruxelles. Il avait déjà été évoqué par François Hollande dans la "feuille de route" adressée la semaine dernière au président de l'UE Herman Van Rompuy.

Les dirigeants présents à Rome ont toutefois souligné que la croissance ne se ferait pas au détriment de la discipline budgétaire sans qui elle n'aurait "pas de base solide", a souligné Mario Monti. Angela Merkel, qui s'est envolée à l'issue de ce mini-sommet pour Gdansk, en Pologne, afin d'assister au quart de finale de l'Euro hautement symbolique entre l'Allemagne et la Grèce, a martelé qu'il ne fallait "pas moins d'Europe mais plus d'Europe" dans le cadre d'une "union politique".

Rachat de la dette en discussion

Ce mini-sommet a en outre permis aux quatre dirigeants d'avoir un "échange de vues", selon une source gouvernementale italienne, sur la proposition de Mario Monti d'utiliser les fonds de secours européens pour acheter de la dette déjà en circulation afin de contrer la flambée des taux de l'Espagne ou de l'Italie. Une option possible, mais qui n'a jamais été utilisée.

Sur la question plus consensuelle de la taxe sur les transactions financières (lire ci-contre), Angela Merkel a indiqué que les quatre pays s'étaient "engagés" à en soutenir l'adoption dans le cadre d'une coopération renforcée, qui requiert l'adhésion d'au moins neuf Etats de l'UE, afin de passer outre le blocage de certains pays comme la Grande-Bretagne.

afp/bkel

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La taxe sur les transactions financières a du plomb dans l’aile

L'UE ne mettra pas en oeuvre une taxe sur les transactions financières à l'échelle des 27, qui ont constaté vendredi à Luxembourg leur désaccord à ce sujet, ouvrant la voie à une initiative en ce sens d'un plus petit nombre d'entre eux, dont l'Allemagne et la France.

Une coopération renforcée requiert la participation d'au moins neuf pays de l'UE, or seuls six ont exprimé sans ambiguïté vendredi leur intention d'aller de l'avant : l'Allemagne et la France, les principaux promoteurs d'une telle initiative, mais aussi l'Autriche, la Belgique, le Portugal et la Slovénie.

Le projet de la Commission prévoyait l'instauration d'une taxe sur les transactions financières au taux de 0,1% pour les actions et les obligations et de 0,01% sur les autres produits financiers, et qui aurait généré jusqu'à 57 milliards d'euros à l'échelle de l'UE.

Le constat de l'impossibilité pour l'ensemble des 27 de parvenir à un consensus est la première étape juridique permettant de passer ensuite à un processus de coopération renforcée. L'étape suivante doit prendre la forme d'une lettre adressée à la Commission européenne par les neuf Etats ou plus désirant y participer. La Commission doit ensuite vérifier si les conditions sont respectées. Puis les 27 doivent voter à la majorité qualifiée pour l'autoriser.