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Ankara accuse Damas d'avoir abattu un avion dans l'espace international

Le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu. [Osman Orsal]
Le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu. - [Osman Orsal]
La Turquie a accusé dimanche la Syrie d'avoir abattu un de ses avions de combat dans l'espace aérien international et non dans l'espace syrien comme l'affirme Damas. Ankara tiendra une réunion urgente avec l'Otan. L'épave a été localisée.

"D'après nos conclusions, notre avion a été abattu dans l'espace aérien international, à 13 milles nautiques de la Syrie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu à la télévision, revenant sur l'avion de combat abattu vendredi par la Syrie.

Il a insisté sur le fait que le F-4 Phantom volait seul, vendredi, et n'avait "aucune mission, y compris de collecte d'informations, au-dessus de la Syrie". L'appareil effectuait sans armes un entraînement et un test d'un système radar. Dimanche, la Turquie a remis une note de protestation officielle à la Syrie, a souligné une source officielle turque.

Erreur admise

Le ministre A.Davutoglu a cependant reconnu que l'appareil était entré un moment dans l'espace syrien, mais a déclaré qu'il avait été détruit 15 minutes après cette violation involontaire, sans avertissement au préalable.

 "L'appareil est ensuite tombé dans les eaux syriennes", a-t-il dit.

Otan consultée

Le gouvernement turc a mis au point un "plan d'action" consistant à mener des démarches diplomatiques auprès de ses alliés de l'Otan et de l'Onu notamment.

Une réunion du Conseil de l'Atlantique nord se tiendra mardi à Bruxelles avec les ambassadeurs des 27 pays alliés à la Turquie, a confirmé la porte-parole de l'Otan Oana Lungescu. La Turquie a pour cela invoqué l'article 4 du traité fondateur de l'Alliance atlantique, qui prévoit que tout pays membre de l'Otan peut débattre d'une question avec les alliés lorsqu'il estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée.

Le ministre A.Davutoglu a déclaré que l'option militaire n'était pas d'actualité pour riposter. "La Turquie agira avec retenue mais détermination", a-t-il néanmoins insisté, en précisant que cette affaire serait portée "devant l'opinion publique et le droit international, au nom de l'honneur de la Turquie".

afp/bri

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L'épave localisée

L'épave de l'avion de l'armée turque abattu par la Syrie vendredi a été localisée dans les eaux syriennes à une profondeur de 1300 mètres, ont rapporté dimanche les chaînes de télévision turques.

Les équipes de sauvetage, composées de bâtiments des marines turque et syrienne, sont toujours à la recherche des deux pilotes de l'avion portés disparus, a annoncé le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu.

La communauté internationale suit l'affaire

La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a qualifié dimanche l'attaque syrienne d'acte "éhonté et inacceptable" et a promis de travailler avec Ankara sur une réponse appropriée.

Samedi, le ministre des Affaires étrangères turc Davutoglu avait eu des entretiens téléphoniques avec ses homologues d'une dizaine de pays.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, ont chacun fait part de leur "profonde préoccupation".

Les violences en Syrie

Au moins 72 personnes, en majorité des civils, ont péri dimanche dans de nouvelles violences en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces morts s'ajoutent aux plus de 200 autres annoncés pour vendredi et samedi.

Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme a déploré qu'il soit devenu "normal d'avoir 100 morts tous les jours".