Le gouvernement uruguayen va prochainement légaliser le commerce du cannabis. Il a soumis au Parlement une loi prévoyant notamment la production et la distribution du cannabis "sous contrôle exclusif" de l'Etat. Les autorités se chargeront entièrement de la commercialisation.
Le but est de tenter de détourner les consommateurs de la pâte-base de cocaïne, drogue bon marché aux effets dévastateurs. En Uruguay, la détention et la consommation de cannabis sont dépénalisées. Seule sa commercialisation est interdite.
Divergences entre les Etats
Cette décision de l'Uruguay, qui se veut un pionnier en Amérique latine de la guerre contre la drogue, soulève la polémique sur le continent sud-américain, alors qu'un conférence anti-drogue débute lundi à Lima, au Pérou. Les organisateurs péruviens n'ont ainsi pas fait figurer la question de la légalisation à l'agenda officiel, car les autorités y sont totalement opposées.
Le président colombien Juan Manuel Santos, dont le pays est le principal exportateur de cocaïne au monde, a de son côté critiqué une décision "unilatérale" et appelé à "une approche commune". Le ministre vénézuélien de l'Intérieur, Tareck El Aissami, s'est également montré circonspect, évoquant "un piège", avant de suggérer d'investir plutôt sur la prévention.
La proposition uruguayenne découle de "50 ans d'échec du combat contre le narcotrafic", a de son côté jugé le président du Guatemala Otto Perez.
agences/boi