L'UE et l'Australie adoptent de nouvelles sanctions contre la Syrie
L'Union européenne a adopté lundi un nouveau train de sanctions contre la Syrie, a annoncé l'UE dans un communiqué. Les ambassadeurs des pays membres de l'UE se sont d'abord mis d'accord sur cette 16e série de sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. Les décisions ont ensuite été entérinées par les ministres des Affaires étrangères réunis à Luxembourg.
Sanctions étendues
Ces nouvelles sanctions ajoutent six sociétés et administrations, ainsi qu'une personne, aux listes des gels d'avoirs et interdictions de visa, et précisent que les assurances de livraisons d'armes sont elles aussi concernées par l'embargo sur les ventes d'armes à la Syrie. Il s'agissait notamment de préciser cette question soulevée par la Grande-Bretagne, alors que l'assureur britannique Standard Club vient d'annuler l'assurance couvrant un cargo russe qui transportait des hélicoptères d'attaque à destination de la Syrie.
L'Australie a également annoncé lundi de nouvelles sanctions contre le régime de Damas. Elles interdisent notamment les transactions commerciales entre les deux pays dans les secteurs du pétrole, des produits pétroliers, des services financiers, des télécommunications et des métaux précieux. Ces mesures s'ajoutent à l'embargo sur les armes et aux sanctions visant les personnes liées aux dirigeants de Damas.
Homs sous les bombes
Sur le
front des combats, au moins 13 personnes, en majorité des civils, ont
péri dans les violences lundi. Les forces du régime du président Bachar
al-Assad bombardaient notamment Homs (centre) et Idleb (nord-ouest), a rapporté
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
A Homs, "le quartier de Jouret al-Chiyah est violemment
bombardé par les forces gouvernementales qui tentent d'y pénétrer", a
indiqué l'ONG, précisant que deux civils dont une femme ont été tués par des
tireurs embusqués. Dans un communiqué, des habitants de Homs ont lancé un appel
au secours aux organisations internationales, affirmant faire l'objet d'un
"génocide" depuis près de trois semaines.
"Nous sommes la cible de bombardements continus et sans
pitié, par des lance-roquettes, des hélicoptères militaires, des mortiers, des
chars et des armes lourdes", affirme le communiqué relayé par le Conseil
national syrien, (CNS), la principale coalition de l'opposition.
Le Conseil militaire supérieur de l'Armée syrienne libre
(ASL, formé de déserteurs), a elle aussi mis en garde contre "un nouveau
massacre" à Homs. Il a accusé le régime de se préparer à envoyer une
centaine de chars supplémentaires. Electricité, eau, nourriture et médicaments
manquent, selon des militants sur place, tandis que malgré leurs efforts de ces
derniers jours, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le
Croissant rouge ne sont pas parvenus à se rendre sur place (lire ci-dessous)
agences/bkel
Défections de hauts responsables syriens
Un général syrien a fait défection et est passé en Turquie dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'agence de presse turque Anatolie. D'autres hauts gradés de l'armée régulière auraient aussi rejoint l'opposition, selon la chaîne privée de télévision CNN en Turquie.
Le général, dont l'agence n'a pas précisé l'identité ni les fonctions, est entré en Turquie par la province de Hatay, dans le sud de la Turquie, en compagnie de deux colonels et trente autres soldats ainsi que leurs familles, soit au total un groupe de 196 personnes comptant de nombreuses femmes et enfants, selon Anatolie.
CNN a confirmé ces défections, précisant qu'outre le général, deux colonels, deux commandants et un lieutenant ont rejoint la Turquie. La chaîne de télévision mentionne au total 224 personnes.
Le porte-parole du ministère turc des affaires étrangères, Selçuk Ünal, avait établi vendredi à douze le nombre de généraux syriens réfugiés en Turquie, un pays qui héberge la direction de l'Armée syrienne libre, fondée par des déserteurs de l'armée syrienne.
Nouvel incident aérien
Un nouvel incident aérien entre la Syrie et la Turquie, qui n'a fait ni victime ni dégât matériel, s'est produit au-dessus de la Méditerranée après la destruction d'un avion de combat F-4 turc abattu vendredi par la Syrie, a indiqué lundi une source diplomatique européenne à l'AFP.
Un avion Casa CN-235 de recherche et de sauvetage de l'armée turque qui participait aux recherches des deux pilotes du F-4, a été visé par un système de défense sol-air syrien, l'étape ultime avant l'ouverture de feu, a expliqué cette source. Ce système de défense comprend un radar et des missiles.
On ignore si l'avion se trouvait au moment de cet incident dans l'espace aérien syrien, soit à moins de 12 milles nautiques (env. 22 km) de la côte syrienne, ou dans l'espace international.
Un avion de combat F-4 turc a été abattu vendredi par la défense aérienne syrienne, alors que, selon Ankara, il effectuait une mission d'entraînement, n'était pas armé, et se trouvait dans l'espace aérien international, après une brève incursion dans l'espace syrien. Les deux pilotes sont portés disparus.
Selon des experts russes cités lundi par l'agence d'Etat Ria Novosti, le F-4 abattu vendredi testait la défense antiaérienne syrienne pour le compte de l'Otan et sa destruction a montré l'efficacité des systèmes russes dont est équipée la Syrie.
Le CICR veut entrer à Homs
Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Jakob Kellenberger a réaffirmé lundi la volonté de l'organisation d'entrer dans le centre de Homs, après deux vaines tentatives la semaine dernière. Le CICR doit d'abord obtenir "un accord sans ambiguïté" des deux parties, a-t-il souligné.
Le CICR doit en même temps évaluer les conditions de sécurité, a-t-il relevé. "Nous avons de réelles préoccupations de sécurité, en particulier en raison d'engins explosifs", a expliqué Jakob Kellenberger, en rappelant qu'un volontaire du Croissant-Rouge syrien a été tué vendredi dans l'est de la Syrie.
Le président du CICR a souligné que, même si l'institution ne peut pas répondre à tous les besoins en Syrie, l'accès s'est amélioré depuis un an. L'organisation espère pouvoir se rendre notamment à Tartous et Lattaquié cette semaine. Avec le Croissant-Rouge syrien, le CICR reste la seule organisation humanitaire active sur le terrain, a relevé Jakob Kellenberger.