Aung San Suu Kyi a été reçue mardi à Paris par le président François Hollande. La cheffe de file de l'opposition birmane est arrivée en début d'après-midi en train dans la capitale française, dernière étape d'une tournée européenne triomphale.
Après un entretien, Aung San Suu Kyi et François Hollande ont tenu une conférence de presse commune au cours de laquelle le président a assuré que la France soutiendrait "tous les acteurs" de la transition démocratique en Birmanie et ferait "tout ce qui est possible avec (...) l'Union européenne pour que ce processus aille jusqu'à son terme, c'est-à-dire la démocratie pleine et entière".
Le chef de l'Etat a également indiqué qu'il était prêt à accueillir en France le président birman, l'ancien général Thein Sein, "s'il veut venir".
Prête au compromis avec le régime
Pour sa part, l'opposante birmane a affirmé qu'elle croyait le président birman "sincère" dans sa volonté de démocratiser son pays, tout en affirmant sa volonté de "veiller à ce que ce processus ne déraille pas". Dans l'opposition, "nous sommes prêts au compromis" avec le régime militaire, a-t-elle dit.
La France veut renouveler, à travers cette visite, son soutien à l'opposante mais aussi dire sa disponibilité et celle de ses entreprises pour participer à la reconstruction d'un pays malmené par des décennies de dictature militaire.
François Hollande a ajouté que si des entreprises en Birmanie ne respectaient pas les droits de l'Homme, les normes environnementales et sociales, "Aung San Suu Kyi pourra à tout moment me joindre pour que nous puissions y mettre bon ordre".
Victor Hugo et la soupe à l'oignon
Aung San Suu Kyi, qui assure "lire quelques mots de Français chaque jour", a reçu comme cadeau de la part du président toute l'oeuvre de Georges Simenon, ainsi qu'une colombe de la paix du sculpteur Etienne, en baccarat et dédicacée par le président.
En retour, elle a offert à ce dernier une peinture représentant un paysage birman. "Pour moi, la France, c'est Victor Hugo, l'esprit révolutionnaire et ...la soupe à l'oignon", a confié Aung San Suu Kyi.
Elle avait entamé en Suisse le 13 juin une tournée en Europe. Le 16 juin à Oslo, elle a prononcé son discours d'acceptation du prix Nobel de la paix, 21 ans après avoir reçu la distinction. Elle quittera Paris vendredi.
afp/pym