Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan se démenait jeudi pour assurer la tenue de la réunion ministérielle sur la Syrie prévue samedi à Genève. Elle serait menacée par des objections russes au plan de transition politique, ont indiqué des diplomates à l'ONU.
Plusieurs ministres des Affaires étrangères, dont ceux des Etats-Unis, de France et du Royaume-Uni, ont menacé de ne pas se rendre à Genève si la réunion risquait de ne pas aboutir à l'adoption de ce plan. "De sérieuses menaces pèsent désormais sur la réunion de Genève", a déclaré un diplomate sous couvert de l'anonymat.
La Russie ne veut pas d'un plan de transition
La Russie, alliée de Damas, a émis des objections au plan de transition politique proposé par Kofi Annan. Celui-ci prévoit la mise en place d'un gouvernement provisoire d'union nationale dont pourraient être exclus certains responsables du gouvernement syrien actuel.
Pour tenter de sauver la réunion ministérielle de samedi, Kofi Annan a convoqué pour vendredi une réunion préparatoire de hauts fonctionnaires des principales puissances (Russie, Etats-Unis, France, Royaume uni, Chine) et s'est entretenu avec les chefs de la diplomatie de ces cinq pays.
Mobilisation de l'armée turque
Sur le terrain, l'armée syrienne a massé 170 chars au nord de la ville d'Alep, non loin de la frontière turque, a déclaré vendredi un général de l'Armée syrienne libre, dont les informations ne sont pour l'heure pas confirmées de source indépendante.
La Turquie a aussi déployé des batteries anti-aériennes jeudi le long de sa frontière avec la Syrie, à la suite de la destruction par l'armée syrienne d'un avion militaire turc vendredi dernier au-dessus de la Méditerranée.
ats/pbug
Jeudi noir sur le terrain
La répression et les combats qui font rage en Syrie ont coûté la vie jeudi à près de 180 personnes, en majorité des civils, soit l'un des bilans les plus lourds depuis le début de la révolte en mars 2011, selon les chiffres de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au moins 178 personnes, dont 117 civils et 58 membres des forces gouvernementales ont péri dans les violences. Le bilan est particulièrement lourd dans la ville rebelle Douma, près de Damas, violemment bombardée par l'armée qui tente d'y écraser l'insurrection. Au moins 36 personnes y ont péri, dont six enfants et six femmes, selon l'OSDH.
Plus de 15.800 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en 15 mois, selon l'OSDH. Depuis une dizaine de jours, les bilans quotidiens dépassent régulièrement la centaine de morts. Mercredi, les violences avaient fait près de 150 morts, et le bilan avait déjà atteint près de 170 morts le 21 juin.