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Accord sur une transition politique en Syrie adopté à l'ONU

Kofi Annan, ici aux côtés d'Hillary Clinton, a affirmé qu'un accord avait été trouvé entre les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU. [Haraz N. Ghanbari]
Les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont adopté un accord pour une transition politique en Syrie. - [Haraz N. Ghanbari]
Un accord sur les principes d'une transition en Syrie a été obtenu samedi à Genève au cours de la réunion du Groupe d'action sur la Syrie, ouvrant la voie à l'ère "post-Assad" selon les Etats-Unis alors que la Russie et la Chine ont réaffirmé qu'il revenait aux Syriens de choisir leur avenir. 

La réunion des membres du Conseil de sécurité de l'ONU samedi à Genève au Palais des Nations a débouché sur l'adoption d'un accord sur les principes d'une transition politique, qui pourrait inclure des membres du gouvernement actuel.

La réunion a "ouvert la voie à l'ère post-Assad" et les Etats-Unis vont saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour lui soumettre cet accord, a déclaré la secrétaire d'Etat Hillary Clinton dans une conférence de presse. Les ministres russe Serguei Lavrov et chinois Yang Jiechi ont souligné que ce gouvernement ne peut être imposé de l'extérieur (lire les réactions américaine et russe ci-contre).

Le texte de cinq pages détaille les étapes d'une transition politique en Syrie. Il identifie les mesures à prendre par les parties en Syrie pour assurer la pleine application du plan en six points de Kofi Annan et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU 2042 et 2043, dont une cessation immédiate des violences.

Des résultats "d'ici un an"

"L'organe de gouvernement transitoire exercera les pouvoirs exécutifs. Il pourra inclure des membres du gouvernement actuel et de l'opposition et d'autres groupes et doit être formé sur la base d'un consentement mutuel", a-t-il indiqué.

Kofi Annan a affirmé qu'il espère "des résultats d'ici un an". L'ex-secrétaire général de l'ONU s'est félicité que les pays de la région et les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU se soient mis d'accord pour une coopération "à un plus haut niveau". Il a indiqué que le Groupe d'action va rester en contact et qu'il se réunira selon les développements.

Quel sort pour Bachar Al-Assad?

Interrogé sur l'avenir du président syrien Bachar al-Assad, Kofi Annan a souligné que le "document est clair sur les lignes directrices et les principes pour assister les parties syriennes alors qu'elles avancent dans la transition et établissent un gouvernement de transition et effectuent les changements nécessaires". L'avenir de Bachar al-Assad "sera leur affaire", a-t-il dit.

Le Groupe d'action sur la Syrie, constitué par Kofi Annan, rassemble des chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne -, de pays représentant la Ligue arabe, Irak, Koweït et Qatar, de la Turquie et les secrétaires généraux de la Ligue Arabe et de l'ONU ainsi que la Haute représentante aux Affaires Etrangères de l'Union européenne.

En plus de 15 mois de révolte, la répression et, depuis quelques mois, les combats entre armée et rebelles ont fait plus de 15'800 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

agences/vtom

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Al-Assad doit partir, selon Hillary Clinton

Le président syrien Bachar Al-Assad doit partir, a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton au terme de la conférence de Genève.

Quelqu'un qui a du sang sur les mains ne passera pas le test du consentement mutuel, a-t-elle dit.

"Je ne suis pas naïve et je sais que ce sera difficile, mais nous allons accroître la pression pour faire évoluer la dynamique interne" du conflit, a avancé la responsable américaine.

Elle a concédé que les Etats-Unis ont accepté "des changements mineurs" au texte prévu initialement, mais, selon elle, cela n'a pas affecté la substance de l'accord.

Réaction du ministre russe

Une transition du pouvoir en Syrie doit être décidée par les Syriens, a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. La Chine a adopté la même position.

"La manière précise dont le travail de transition (...) est mené sera décidé par les Syriens eux-mêmes", a-t-il souligné, "c'est clairement indiqué dans le document" sur lequel un accord a été atteint à Genève.

"Nous nous sommes assurés que ce document ne comporte pas de conditions préalables au début du processus de transition dans un large dialogue national", a fait valoir le ministre russe lors d'une conférence de presse.

Sergueï Lavrov a rejeté tout recours au chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui inclut le possible recours à la force, évoqué par les Occidentaux pour faire pression sur la Syrie.

Les principaux points du plan de transition politique

- Un gouvernement de transition doit être formé, ayant les pleins pouvoirs exécutifs.

- Le gouvernement de transition pourrait inclure des membres du gouvernement actuel et de l'opposition, et sera formé sur la base du consentement mutuel.

- Tous les groupes et les segments de la société syrienne doivent pouvoir participer au processus de dialogue national.

- Une révision constitutionnelle pourrait être lancée, ainsi que des réformes légales. Le résultat de la révision constitutionnelle devra être soumis à l'approbation populaire.

- Les femmes doivent être pleinement représentées dans tous les aspects de la transition.

- Il faudra que l'aide humanitaire puisse être acheminée vers les régions les plus touchées, et que les prisonniers soient libérés. Toutes les institutions gouvernementales devront respecter les droits de l'homme.

- Les victimes du conflit actuel devront pouvoir obtenir réparation devant la justice.

- Il faut mettre un terme aux effusions de sang. Toutes les parties doivent réitérer leur soutien au plan Annan en 6 points, avec notamment le cessez-le-feu.