La déclaration finale de la réunion de Genève sur la Syrie "semble suggérer quelques éléments positifs. Cependant, des éléments importants demeurent trop implicites et trop ambigus et le plan trop vague pour entrevoir une action réelle et immédiate", a déclaré dimanche Bassma Kodmani, porte-parole du Conseil national syrien (CNS), qui a cité deux "éléments positifs.
"Le premier est que la déclaration finale indique que les participants sont tombés d'accord pour dire que la famille Assad (du président Bachar al-Assad) ne peut plus diriger le pays et qu'elle ne peut donc pas conduire la période de transition".
"Le second point positif est qu'il y a accord pour dire que la transition doit répondre aux aspirations légitimes du peuple syrien. Cette expression pour nous signifie le départ d'Assad puisque les Syriens se sont déjà exprimés en ce sens", a-t-elle ajouté.
Pas de réaction des autorités syriennes
"Mais des éléments importants demeurent trop implicites et trop ambigus et le plan trop vague pour entrevoir une action réelle et immédiate", a-t-elle déclaré. "Nous sommes complètement opposés au fait que l'arrêt de la violence ne soit pas un préalable au processus politique", a ajouté la porte-parole.
Haitham Maleh, une des figures historiques de l'opposition syrienne, a lui dénoncé une "perte de temps", promettant de ne pas s'asseoir à la même table que le président Assad ou des membres de son régime "assassin". Pour lui, l'accord de Genève, une "farce", n'a "aucune valeur sur le terrain", où les violences se poursuivent.
Les autorités syriennes n'avaient pas encore réagi officiellement à la mi-journée à cet accord qui prévoit un gouvernement de transition pouvant inclure des membres du régime actuel. Il a été adopté samedi à Genève au cours de la réunion du Groupe d'action sur la Syrie, regroupant les cinq membres permanent du Conseil de sécurité de l'ONU (lire: Accord sur une transition politique en Syrie adopté à l'ONU).
agences/vtom
Au moins 21 morts après des bombardements
Les violences ont fait au moins 21 morts dimanche en Syrie, et des bruits d'explosions résonnaient dimanche à Damas, les forces du régime du président Bachar al-Assad continuant de bombarder des localités à la périphérie de la capitale, selon des militants.
L'armée a visé avec des canons et des chars des localités de la Ghouta orientale, près de Damas, ont indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, et les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation des opposants sur le terrain.
Samedi, la répression et les combats entre armée et rebelles avaient fait plus de 120 morts dans le pays, dont au moins 30 dans un cortège funéraire touché par un obus à Zamalka, à 10 km à l'est de Damas, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de témoins.
Echec de la réunion, selon la presse syrienne officielle
La réunion du Groupe d'action sur la Syrie samedi à Genève a "échoué", titrait dimanche le journal du parti au pouvoir, "Al-Baas", au lendemain d'un accord entre les puissances mondiales sur les principes d'une transition en Syrie.
"Aucun règlement de la crise n'aboutira s'il n'est pas basé sur l'avis du peuple syrien, source de la légalité. Les Syriens sont capables d'engager un dialogue national où il n'y a pas de place pour les pays voisins et les autres pays plus lointains, en particulier ceux qui incitent à tuer les Syriens", écrit "Al-Baas" dans un éditorial.
Le quotidien "Al-Watan", proche du pouvoir, s'est félicité du fait que le communiqué final de la réunion de Genève ne mentionne pas un scénario de fin de crise à la yéménite (départ négocié du président) ou à la libyenne (intervention militaire étrangère pour renverser le régime).