Des opposants syriens tentaient lundi au Caire, sous l'égide de la Ligue arabe, d'élaborer une vision commune de l'après-Assad après avoir rejeté une feuille de route internationale prévoyant un gouvernement de transition malgré la poursuite des violences.
La réunion du Caire, qui doit avoir lieu sur deux jours, "est une opportunité qu'il ne faut perdre en aucun cas", a déclaré à son ouverture le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, en appelant l'opposition à s'unir.
Recherche d'une vision unifiée
Nabil al-Arabi a souligné la nécessité d'un "système démocratique pluraliste qui ne fasse pas de discrimination" entre Syriens. Nasser al-Qidwa, adjoint du médiateur international Kofi Annan, a également appelé l'opposition à s'unir. "Ce n'est pas un choix, mais une nécessité si l'opposition veut gagner la confiance de son peuple", a-t-il dit. Les ministres des Affaires étrangères égyptien, turc, irakien et koweïtien étaient également présents.
L'objectif est de "parvenir à une vision unifiée concernant la période de transition et l'avenir de la Syrie", avait auparavant indiqué le porte-parole du Conseil national syrien (CNS), Georges Sabra. Cette formation, la principale coalition de l'opposition, participe à la réunion.
Boycott de l'Armée syrienne libre
En revanche, les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), force armée d'opposition principalement composée de soldats déserteurs, ont boycotté la rencontre qualifiée de "complot", rejetant toute négociation avec le régime. Ils reprochent aux participants de "refuser l'idée d'une intervention militaire étrangère pour sauver le peuple" et "d'ignorer la question des zones tampons protégées par la communauté internationale, des corridors humanitaires, de l'embargo aérien et de l'armement des rebelles".
Dans l'ensemble du pays, les violences ont fait au moins 30 tués, dont cinq rebelles, dans plusieurs provinces, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans l'après-midi. En plus de 15 mois de révolte, la répression puis les combats entre l'armée de Bachar al-Assad et les rebelles ont fait plus de 16'500 tués, en majorité des civils, selon l'OSDH.
agences/vtom
Défection de plus de 80 soldats syriens
De nombreux soldats syriens, dont un général, fuyant le conflit dans leur pays se sont réfugiés lundi en Turquie, a affirmé lundi l'agence semi-officielle turque Anatolie.
Cela porte à 14 le nombre de généraux syriens qui ont fui en Turquie.
Parmi les 85 militaires qui ont fait défection figurent un général, un colonel, un lieutenant-colonel et 18 autres officiers, déclare l'agence, citant les autorités locales.
Selon des sources proches de l'Armée syrienne libre, ces militaires étaient pour la plupart en service dans la province de Homs.
La Turquie abrite plus de 35'000 réfugiés syriens et des déserteurs de l'armée syrienne dans des camps situés dans plusieurs provinces se trouvant à la frontière entre la Turquie et la Syrie.
Trois lois anti-terroristes ratifiées
La réunion du Caire intervient alors que le président Bachar al-Assad a ratifié lundi trois lois prévoyant de lourdes peines pour les responsables d'actes "terroristes" visant à changer la nature du régime.
L'avion turc était dans l'espace syrien, selon la Russie
Depuis la destruction d'un de ses avions de combat par la Syrie, le 22 juin, la tension est vive entre les deux pays voisins, autrefois alliés.
La Russie détient des données positionnelles précises qui prouvent que l'avion turc avait violé l'espace aérien syrien, a déclaré à ce propos une source militaire russe citée lundi par l'agence de presse Interfax.
La destruction de l'avion, dont les deux pilotes n'ont pas été retrouvés, a accru la tension déjà forte en raison du conflit intérieur en cours en Syrie et du soutien apporté par Ankara à l'insurrection contre le président Bachar al-Assad.
Depuis, la Turquie a renforcé sa frontière et fait décoller des chasseurs après que des hélicoptères syriens eurent volé près de la frontière entre les deux pays.