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Données "alarmantes" en Grèce sur la récession et le chômage

Evangelos Venizelos, leader du Pasok, salue l'Allemand Horst Reichenbach qui dirige la "task force" d'experts européens chargée d'aider la Grèce à mettre en oeuvre les réformes qui lui sont demandées. [LOUISA GOULIAMAKI]
Evangelos Venizelos, leader du Pasok, salue l'Allemand Horst Reichenbach qui dirige la "task force" d'experts européens chargée d'aider la Grèce à mettre en oeuvre les réformes qui lui sont demandées. - [LOUISA GOULIAMAKI]
Alors que la "troïka" est arrivée mardi à Athènes, la Grèce s'attend à une récession pire que prévu en 2012. Elle table désormais sur un recul de 6,7% du PIB contre -4,5% prévu par la banque de Grèce il y a deux mois et -2,8% voté initialement dans le budget de l'Etat.

Le nouveau gouvernement grec va présenter à la délégation de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) attendue mercredi à Athènes des données "alarmantes" sur la récession et le chômage en Grèce, selon son porte-parole.

Elles montrent de façon incontestable que la politique actuelle (d'austérité) ne produit pas de résultats" et se révèle même contre-productive, a-t-il expliqué lors d'un entretien à la chaîne de télévision privée Antenna.

D'après le vice-ministre des Finances, le recul du Produit intérieur brut (PIB) pourrait atteindre 6,7% en 2012, près du double des prévisions initiales. La situation économique est désormais "intenable", a de son côté souligné le ministre adjoint des Finances, Christos Staikouras, citant des chiffres du Centre grec de planification et de recherches économiques. Le PIB, a-t-il expliqué, s'est contracté de 6,5% au premier trimestre 2012. Il devrait reculer selon les prévisions de 9,1% au troisième trimestre et de 6,7% pour toute l'année 2012.

Chiffres "écoeurants"

Le ministre a rappelé que le chômage en Grèce a atteint 22% en mars. "Ces chiffres sont écoeurants", a-t-il déploré. La Banque de Grèce avait déjà prévu en avril l'aggravation de la récession, estimant que le produit intérieur brut chuterait de "près de 5%" en 2012, soit plus que les estimations initiales (près de 3%), après un recul de 11% sur les deux dernières années.

La Grèce connaît sa cinquième année consécutive de récession, entamée lors de la crise bancaire en 2008 et aggravée depuis 2010, année du déclenchement de la crise de la dette, qui a contraint le pays à recourir à des prêts internationaux accordés par par UE, BCE et FMI.

agences/vtom

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Renégociation du pacte d'austérité

Le gouvernement de coalition d'Antonis Samaras, composé de Nouvelle Démocratie (droite), du Pasok et du petit parti de la Gauche démocratique, réclame un assouplissement des mesures d'austérité imposées à la Grèce en échange des deux plans d'aide de la zone euro et du FMI.

Fin juin, le nouveau gouvernement a ainsi demandé un délai supplémentaire d'au moins deux ans, jusqu'à la mi-2016, pour mettre en oeuvre les réformes d'ajustement budgétaires, notamment fiscales.

L'objectif général est de réduire le déficit "sans nouvelles coupes dans les salaires, les pensions ou le programme d'investissement public", en luttant "contre le gaspillage, la corruption et l'évasion fiscale", a ajouté le gouvernement

Mission de la "troïka"

Une équipe de techniciens de la "troïka" est arrivée mardi à Athènes pour entamer les premiers contrôles des comptes grecs avant l'arrivée mercredi des dirigeants de l'équipe, a indiqué mardi le ministère des Finances.

La "troïka" réunit des experts du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission européenne.

La délégation de la troïka va procéder à une évaluation de la situation budgétaire grecque et vérifier le respect des engagements pris par Athènes en échange de l'aide de la zone euro et du FMI.

La "task force" demande de rembourser les arriérés

Le chef de la "task force" européenne pour aider la Grèce, Horst Reichencbah, a jugé qu'il n'y avait "pas de solutions faciles pour l'économie grecque".

Il a notamment souhaité que l'Etat parvienne à rembourser ses arriérés accumulés vis-à-vis du secteur privé, notamment en matière de TVA à l'exportation, afin de renflouer les entreprises qui font face à un assèchement total des liquidités actuellement.

Selon des chiffres publiés par le gouvernement mardi soir, le montant des arriérés impayés de l'Etat grec s'élevait à 6,8 milliards d'euros à fin mai contre 6,27 milliards fin avril et 5,7 milliards fin décembre 2011.