Le chef des observateurs de l'ONU s'en prend à l'inaction internationale: le général Robert Mood ne mâche pas ses mots pour décrire les réunions supposées trouver une issue aux violences qui secouent la Syrie depuis 16 mois. "Il y a beaucoup trop de discussions dans de beaux hôtels, dans d'agréables réunions, alors que l'on agit trop peu pour aller de l'avant et arrêter la violence", a-t-il affirmé à Damas.
Il a toutefois reconnu la difficulté des pourparlers, estimant que la réunion de samedi à Genève préconisant un gouvernement de transition était "le meilleur résultat possible en vue d'une issue pacifique pour le peuple syrien".
Divisions persistantes
Dans la cité de Calvin, les grandes puissances, dont la Russie, la Turquie et des pays arabes, étaient arrivées à un consensus sur les principes d'une transition en Syrie avant de diverger sur l'interprétation de l'accord.
A ces divisions, persistantes depuis le début de la révolte en mars 2011, s'ajoutent les divergences de l'opposition, dont les pourparlers au Caire se sont terminés mardi soir dans une ambiance tendue au point que certains en sont venus aux mains.
Au bout de deux jours de réunions, 200 représentants de 30 mouvements d'opposition sont parvenus à se mettre d'accord sur une transition excluant Bachar al-Assad, mais ont laissé percer leurs divergences sur la façon d'y parvenir.
Nouvelle réunion vendredi à Paris
Vendredi, dans une nouvelle tentative de résoudre la crise, des pays occidentaux et arabes ainsi que des opposants syriens se réuniront à Paris pour tenter d'obtenir le départ de Bachar al-Assad, en dépit de l'opposition de la Russie qui boycotte cette troisième rencontre des Amis du peuple syrien. La France et la Grande-Bretagne ont exhorté Moscou à cesser de soutenir "le régime meurtrier" de Bachar al-Assad, soulignant qu'il était "condamné".
Sur le terrain, les combats entre rebelles et armée faisaient rage mercredi, notamment près d'une branche des renseignements aériens, l'un des organes les plus redoutés du régime, près de la capitale Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
A Homs, les forces gouvernementales bombardaient deux quartiers rebelles, selon un militant joint par Skype. "L'Armée libre syrienne combat les forces du régime chaque jour à Baba Amr pour reprendre le secteur", a-t-il dit, en référence au quartier repris en mars par l'armée.
ats/pym