Kofi Annan a indiqué mercredi que le Conseil de sécurité de l'ONU discutait de prochaines actions au sujet de la Syrie. L'émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe a informé le Conseil de sa mission qu'il vient de mener à Damas, Téhéran et Bagdad en début de semaine.
"Le Conseil discute maintenant quelles devraient être les prochaines étapes et quelles actions il pourrait décider" a-t-il dit. "On devrait en savoir plus dans quelques jours". Kofi Annan a indiqué que les Occidentaux voulaient présenter une résolution augmentant la pression sur le président Bachar al-Assad.
Ouvrir la possibilité de sanctions
Il a aussi précisé que l'Iran et l'Irak continuaient à soutenir son plan en six points adopté par le Conseil en avril et non appliqué sur le terrain.
Quant aux Européens et aux Américains, ils vont présenter rapidement au Conseil de sécurité une résolution incluant une "menace claire de sanctions" si Damas n'applique pas le plan de paix de Kofi Annan. Selon l'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud, le texte "ouvrira la possibilité de sanctions", tandis que l'ambassadrice américaine Susan Rice avertit qu'il devait y avoir des "conséquences claires en cas de non respect" du plan.
afp/ptur
Moscou soumet un projet de résolution
Acteur incontournable sur le dossier syrien, la Russie a soumis mardi à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution qui "prolonge de trois mois" le mandat de la Mission de supervision de l'ONU en Syrie (MISNUS) devant expirer le 20 juillet.
Le projet de texte "tient compte" des recommandations faites par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui préconise de réduire le nombre des observateurs militaires (300 actuellement) et de donner à la MISNUS un rôle plus politique.
Le texte russe "réaffirme le soutien" au plan de paix de Kofi Annan et demande au pouvoir et à l'opposition syrienne de commencer "immédiatement" à l'appliquer, mais il ne fait pas mention de possibles sanctions.
Sur le terrain, les violences continuent
Malgré la multiplication des réunions et des déclarations, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a dénombré 56 morts pour la journée de mardi, dont au moins 18 civils.
Les forces loyales au régime ont notamment bombardé sans répit la ville insurgée de Rastane, à 160 km au nord-ouest de Damas, dans la province de Homs, selon l'ONG. La ville même de Homs (centre) a également été soumise, pour le 33è jour, à des bombardements de l'armée, selon les militants sur le terrain.
Au Liban voisin, l'armée a commencé à renforcer sa présence à la frontière avec la Syrie à la suite d'incidents répétés dans le nord.
Les Etats-Unis dubitatifs sur l'Iran
Les Etats-Unis, qui entretiennent des relations tendues avec Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé, ont rejeté mardi l'idée selon laquelle l'Iran pourrait jouer un rôle "positif" dans la crise en Syrie.
"Je ne pense pas que quiconque puisse dire sérieusement que l'Iran a eu un effet positif sur les événements en Syrie", a lancé le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney.
Les Occidentaux et l'opposition syrienne ont refusé jusqu'à présent de voir l'Iran associé à la recherche d'une solution, accusant Téhéran de soutenir militairement le régime de Damas dont il est le principal allié.