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Soupçons d'utilisation d'armes à sous-munitions en Syrie

Les observateurs de l'ONU en Syrie ont été pris pour cible alors qu'ils tentaient de se rendre sur les lieux du massacre près de Hama. [Joseph Eid]
La région de Hama, en rébellion contre le régime, subirait des bombardements d'armes à sous-munitions. - [Joseph Eid]
L'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch, basée à New York, soupçonne l'utilisation de bombes à sous-munitions par les forces loyales à Bachar al-Assad dans la région de Hama, en rébellion contre le régime.

Human Rights Watch (HRW), ONG  basée à New York, a fait part jeudi de ses soupçons sur l'utilisation par les forces loyales à Bachar al-Assad de bombes à sous-munitions de fabrication soviétique dans la région montagneuse de Hama, en rébellion contre le régime.

Selon l'organisation des droits de l'Homme, deux vidéos mises en ligne le 10 juillet montrent "les restes de bombes à sous-munitions et l'étui d'une bombe de fabrication soviétique trouvés apparemment à Jabal Shahshabu, un région montagneuse au nord-ouest de Hama".

Et puis ce jeudi, les violences auraient encore causé la mort d'au moins 69 personnes, dont 17 lors d'une attaque contre un village de la région de Hama . Selon des opposants, les forces de sécurité syriennes ont également tiré jeudi pour la première fois des obus de mortier sur un faubourg de Damas, où sont entrés plusieurs centaines de soldats et des chars.

Deux semaines de bombardements

Un militant local a affirmé à HRW que cette région du centre de la Syrie avait été soumise à un bombardement nourri des forces et de l'aviation syriennes durant deux semaines. Cette région montagneuse est un fief des rebelles qui ont trouvé refuge dans de nombreuses grottes.

Pour les experts en armements de HRW et du Centre international pour le déminage humanitaire basé à Genève, les vidéos montrent l'étui d'une bombe à sous-munitions RBK-250, qui ne peut être larguée que par l'aviation, ainsi qu'une quinzaine de sous-munitions 15 A0-1Sch, non explosées, toutes de fabrication soviétique.

La Syrie n'a pas ratifié la Convention sur les armes à sous-munitions qui interdit totalement l'emploi, la production, le stockage et le transfert de cette catégorie d'armes et prévoit leur enlèvement et leur destruction. Le texte de la Convention a été adopté par 107 États le 30 mai 2008 à Dublin .

afp/pym

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Des armes régulièrement montrées du doigt

Une arme à sous-munitions est en fait un conteneur transportant d'autres projectiles explosifs, de taille plus réduite.

Les bombes à sous-munitions ont été utilisées, pour la première fois, par l’Allemagne et l’Union soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale, et ont été perfectionnées durant la Guerre froide. Elles sont régulièrement stigmatisées par les associations humanitaires ou des organisations internationales telles que l’ONU.

À Dublin, le 29 mai 2008, un texte de traité interdisant les armes à sous-munitions est adopté par les représentants de 107 pays, mais pas les États-Unis, la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l'Inde, l'Iran, Israël, le Pakistan et donc la Syrie.

Défections de figures du régime

Manaf Tlass, le général syrien qui a fait défection la semaine dernière, est proche de l'opposition syrienne avec laquelle il est entré en contact, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius sans confirmer que Manaf Tlass se trouve actuellement à Paris. Une défection considérée par Paris et Washington comme un revers important pour le régime de Damas.

Par ailleurs, le ministère syrien des Affaires étrangères a annoncé jeudi avoir révoqué son ambassadeur en Irak, après que ce dernier a rejoint l'opposition. Nawaf Fares avait fait part de sa défection dans une vidéo diffusée mercredi, dans laquelle il explique qu'il soutient "la révolution" contre le régime de Damas.