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La forte fréquentation du Mont-Blanc entraîne des risques pour les alpinistes

Massif du Mont-blanc [Arno Balzarini]
Le massif du Mont-blanc, toit de l'Europe, attire de nombreux alpinistes. - [Arno Balzarini]
Le Mont-Blanc attire près de 20'000 alpinistes chaque année. Un tourisme de masse qui présente des risques mis en évidence par le drame de jeudi, quand un groupe de 28 personnes a été pris par une avalanche. Neuf personnes ont péri.

Quelque 20'000 alpinistes se lancent chaque été à l'assaut du Mont-Blanc. Une pratique de masse qui peut être un facteur de danger pour les candidats au toit de l'Europe, culminant à 4810 mètres, et qui s'est vérifiée jeudi avec la mort de 9 personnes sur un groupe de 28 personnes.

"On a une évolution dans l'alpinisme, avec une focalisation sur des sommets mythiques comme le Mont-Blanc, alors que d'autres pics sont délaissés", souligne un passionné de montagne français, Philippe Descamps, secrétaire général de la fondation Petzl qui a présenté jeudi une étude sur l'accidentologie sur le Mont-Blanc.

Des milliers d'alpinistes

Selon ses estimations, quelque 20'000 alpinistes tentent chaque été cette ascension mythique, avec des pics à 500 personnes par jour. "Or, la fréquentation est un danger en tant que telle parce qu'elle ralentit les cordées". Des "bouchons" d'alpinistes peuvent se former à certains endroits, obligeant à patienter 15 à 20 minutes sur un versant exposé. La voie d'ascension la plus fréquentée est celle du Goûter, dite "voie normale" ou "voie royale", où la fondation Petzl a compté 17'000 passages (à l'aller et au retour) à l'été 2011.

La seconde voie la plus empruntée est la voie dite des "Trois Monts", où neuf alpinistes suisse, allemands, britanniques et espagnols ont péri jeudi dans une avalanche. Elle est empruntée par plusieurs milliers d'alpinistes chaque été, dont une partie redescendent par la voie normale. Lire: Neuf morts, dont un Suisse, dans une avalanche au Mont-Blanc

"L'avalanche qui s'est produite aujourd'hui (jeudi), il en arrive beaucoup", remarque Philippe Descamps. "Mais sur le Mont-Blanc, les conséquences sont démultipliées car on est sur un itinéraire très fréquenté".

Un des passages les plus surveillés est le couloir du Goûter, aussi surnommé "couloir de la mort", où l'on dénombre 77 morts entre 1990 et 2012 en raison des chutes de pierres continues. "Sur les Trois Monts, les accidents sont peu fréquents, mais souvent meurtriers. La dernière avalanche sur la voie des Trois Monts avait ainsi fait huit morts -trois Suisses, un guide autrichien et quatre Allemands- le 24 août 2008, à la suite d'une chute de séracs sur le glacier du Mont Blanc du Tacul.

ap/cab

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