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Plus de 150 morts dans le bombardement d'un village syrien

L'armée syrienne était postée autour du village. [REUTERS]
L'armée syrienne était postée autour du village. - [REUTERS]
Plus de 150 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, et plus de 200 selon un chef rebelle syrien, ont été tuées jeudi dans une attaque par les forces armées syriennes à Treimsa, dans le centre de la Syrie.

Des troupes gouvernementales ont bombardé la localité de Treimsa, dans le centre de la Syrie, en utilisant des chars et des hélicoptères, a affirmé le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. L'OSDH a estimé que le nombre des morts était supérieur à 150, soit un total de plus de 200 tués dans le pays pour la journée de jeudi.

Un chef rebelle a, lui, assuré que l'attaque avait fait "plus de 200 morts". Selon un militant vivant dans la province, le bilan est particulièrement lourd car les forces gouvernementales ont pilonné une mosquée où de nombreux habitants avaient cherché refuge. Treimsa "est vide maintenant. Tout le monde est mort ou a fui", a affirmé un militant.

Selon l'agence officielle syrienne SANA, des affrontements ont opposé l'armée à un "groupe terroriste" dans la localité. Sans donner de bilan, SANA a affirmé qu'il y avait eu "de lourdes pertes dans les rangs des terroristes" et que trois soldats avaient été tués.

Défection d'un ministre

Mercredi soir, l'ambassadeur syrien en Irak Nawaf Farès a annoncé sa défection dans un message vidéo diffusé par la chaîne de télévision du Qatar, Al-Jazeera. Il a également appelé l'armée à "rejoindre immédiatement les rangs de la révolution". Jeudi, le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que Nawaf Farès était "démis de ses fonctions", jugeant que ses déclarations aux médias la veille étaient "en contradiction avec son devoir qui consiste à défendre les positions et la cause de son pays".

Commentant cette défection, le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, a estimé de son côté qu'il y avait tous les jours "de plus en plus d'indices du fait qu'Assad est en train de perdre son emprise".

ats/pbug

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Soutien de la Russie

Le régime a reçu de nouveau le soutien de la Russie, qui a rejeté un projet de résolution déposé à l'ONU par les Occidentaux. De l'autre côté, les Etats-Unis ont menacé de ne pas prolonger le mandat de la Mission des observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus) si le Conseil n'utilisait pas les sanctions comme moyen de pression sur Bachar al-Assad, selon des diplomates.

La Russie a déclaré ne pas accepter de résolution du Conseil de sécurité placée sous le chapitre VII de la charte de l'Onu, qui autoriserait le recours à tous les moyens nécessaires pour contraindre le régime syrien de Bachar al Assad à respecter ses obligations, rapporte l'agence de presse Interfax. Le vote est pour le moment prévu mercredi prochain.

L'inaction responsable?

Les Frères musulmans de Syrie ont accusé vendredi l'émissaire international Kofi Annan, ainsi que l'Iran et la Russie, deux alliés du régime de Bachar al-Assad, d'être responsables, par leur inaction, du massacre commis la veille dans le centre du pays.

"Nous ne considérons pas le monstre Bachar comme seul responsable de l'effroyable crime (...) mais (aussi) Kofi Annan, les Russes et les Iraniens et tous les pays du monde qui prétendent être responsables de la protection de la paix et de la stabilité dans le monde puis qui gardent le silence", affirme la confrérie dans un communiqué.

Kofi Annan "choqué et effaré"

Kofi Annan s'est déclaré "choqué et effaré" par les nouvelles concernant le village syrien de Treimsa, près de Hama, et par "l'usage confirmé d'armes lourdes tels que l'artillerie, des chars et des hélicoptères". Dans un communiqué diffusé vendredi à Genève, l'émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie estime qu'il s'agit "d'une violation de l'engagement du gouvernement de cesser l'emploi d'armes lourdes dans les centres de population et de son engagement sur le plan en six points".