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La restructuration de Peugeot Citroën décidée avant la présidentielle

Philippe Varin, lors de la conférence de presse de jeudi au moment d'annoncer la restructuration du groupe. [AFP - Patrick Kovarik]
Philippe Varin, lors de la conférence de presse de jeudi au moment d'annoncer la restructuration du groupe. - [AFP - Patrick Kovarik]
Les explications se succèdent après la décision de supprimer 8000 emplois au sein du groupe PSA Peugeot Citroën. Son directeur a reconnu que ces mesures, qualifiées "d'indispensables", avaient été décidées avant la présidentielle.

Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, a reconnu, vendredi sur RTL, que la décision de fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) avait été prise avant l'élection présidentielle, mais son annonce reportée parce qu'il "n'était pas question d'en faire un enjeu de la période électorale".

La déclaration de Philippe Varin a provoqué une polémique politique, la gauche accusant la direction de PSA d'avoir agi sur demande de Nicolas Sarkozy pour ne pas gêner ce dernier durant la campagne. Vendredi, la presse française s'est globalement dite choquée par la restructuration annoncée. Lire: La restructuration de PSA choque la presse de l'Hexagone.

Philippe Varin a aussi attaqué vendredi le coût du travail en France, dont il réclame une baisse "massive". "Pour restaurer nos marges, il y a une marge de flexibilité sur le coût du travail. Nous avons le coût du travail le plus cher en Europe et nous produisons 44% de notre production en France", a-t-il avancé.

Mesures "indispensables"

Les grands principes du plan de 8000 suppressions de postes annoncé par le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën sont "indispensables", même s'il est possible de discuter, a déclaré vendredi le directeur général des marques du constructeur,  Frédéric Saint-Geours.

"Dans le plan, il faudra que nous discutions (...) de la mise en oeuvre du plan, mais sur les grands principes (...), ces mesures sont indispensables", a déclaré Frédéric Saint-Geours sur la radio France Inter. Peugeot promet notamment d'aider au reclassement de tous les salariés touchés.

Explications de François Hollande samedi

François Hollande devra apporter dès samedi des éléments de réponse, lors de la traditionnelle interview télévisée à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet.

Jeudi, le ministre du Redressement productif, un portefeuille précisément créé pour relancer l'activité industrielle en France, Arnaud Montebourg, a jugé que le plan du constructeur automobile n'était "pas acceptable en l'état". Et il l'a appelé à son "devoir" envers la "nation France". Il s'est aussi dit décidé à examiner le bien fondé des décisions de PSA, un expert ayant déjà été nommé.

Les syndicats attendaient vendredi des détails du plan lors des comités d'établissement prévus sur chaque gros site. A Aulnay, les ouvriers du matin ont repris leur poste. "L'idée, ce n'est pas de se lancer dans une grève tout de suite, mais on va donner rendez-vous en septembre", après le mois de vacances d'août, Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du groupe.

agences/pbug

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L'action PSA dévisse en Bourse

Le titre PSA Peugeot Citroën était en forte baisse vendredi midi à la Bourse de Paris, perdant plus de 8%. A 10H47, le titre valait 6,44 euros, soit un repli de 8,20% dans un marché quasi stable, enfonçant son plus bas depuis 1987, année de la création du CAC 40.

Le constructeur automobile est pénalisé en Bourse à la fois par la forte polémique suscitée par l'annonce jeudi du plan de suppression de 8.000 postes et par les perspectives financières qui restent peu encourageantes. Et l'agence de notation Moody's a indiqué qu'elle envisageait d'abaisser la note de PSA en raison notamment de sa situation de trésorerie.

Résultats satisfaisants pour Volkswagen

Le groupe automobile allemand Volkswagen a annoncé vendredi une progression de ses ventes de 11% en juin et de 8,9% en six mois, portées par les marchés nord-américain et asiatique. Il juge par contre la situation en Europe de l'Ouest "difficile et tendue".

Le premier constructeur européen a écoulé 798'500 véhicules dans le monde le mois dernier, selon un communiqué. Entre janvier et juin, les ventes du groupe ont atteint 4,45 millions d'unités, soit une hausse de 8,9% par rapport à la même période en 2011.

Tendance générale en France

Les suppressions d'emplois chez Peugeot constituent aussi un nouveau symbole de la perte de compétitivité de l'industrie française, mais une série d'autres plans sociaux se profilent à l'horizon.

Le géant pharmaceutique Sanofi envisage ainsi de supprimer "plusieurs milliers" d'emplois, a indiqué jeudi Arnaud Montebourg, qui a qualifié ce projet "d'abusif", alors que le groupe a fait en 2011 "cinq milliards d'euros de bénéfices".

Et le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal a fait part jeudi de son intention de procéder à "une optimisation des fonctions supports" de son activité d'aciers plats en Europe, afin d'améliorer sa compétitivité, ce que les syndicats interprètent comme la menace de milliers de suppressions d'emplois.