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La communauté internationale presse l'ONU d'agir en Syrie

Syrie vendredi [SANA/HANDOUT]
La violence ne connaît pas de trêve en Syrie. Ici une voiture calcinée, photographiée vendredi à Damas. - [SANA/HANDOUT]
La communauté internationale a appelé vendredi l'ONU à agir contre une l'escalade de la violence en Syrie, après la mort d'au moins 150 personnes dans le centre du pays jeudi, l'opposition dénonçant un massacre tandis que le régime évoquait une opération antiterroriste.

La communauté internationale appelle l'ONU à agir contre ce qu'elle appelle une "escalade scandaleuse" de la violence en Syrie après le massacre de Treimsa jeudi ( Lire: Plus de 150 morts dans le bombardement d'un village en Syrie ).

L'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, a estimé que Damas avait "bafoué" les résolutions de l'ONU en faisant usage d'armes lourdes à Treimsa,  et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a même déclaré que inaction de l'ONU équivalait à "un permis de massacrer".

Robert Mood, le chef des observateurs de l'ONU en Syrie dont les opérations sont suspendues en raison des violences, a affirmé que ses hommes étaient prêts à aller enquêter à Treimsa en cas de cessez-le-feu. Le blocage semblait pourtant total à New York, où les pays occidentaux et la Russie, principal soutien du régime, s'opposent sur un projet de résolution au Conseil de sécurité.

Le Conseil de sécurité toujours en discussion 

Les 15 membres du Conseil ont repris vendredi leurs discussions autour de deux textes concurrents, l'un déposé par les Occidentaux et menaçant Damas de sanctions si les armes lourdes restent dans les villes, et l'autre de facture russe qui n'évoque pas cette possibilité.

Le président français François Hollande a estimé que si la Chine et la Russie s'opposaient une nouvelle fois à des sanctions contre Damas, "le chaos et la guerre" s'installeraient en Syrie. Moscou a "fermement" condamné le "crime sanglant" de Treimsa et appelé à une enquête sur ce drame qu'elle a imputé à "des forces qui cherchent à semer les graines de la haine interconfessionnelle"

Vision de cauchemar

Les Etats-Unis ont évoqué une vision "de cauchemar" et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé le Conseil de sécurité à faire pression "en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et d'une transition politique" et à dire "clairement au régime syrien qu'il y aura des conséquences en cas de non-respect".

A travers le pays, les violences sont restées intenses, avec au moins 75 morts -- 25 civils, 24 soldats, 26 rebelles --, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins.

Compte tenu des restrictions imposées à la presse par les autorités syriennes et de la décision de l'ONU de ne plus comptabiliser les morts, il est impossible d'obtenir un bilan de source indépendante.

afp/pym

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Soutien de la Russie

Le régime a reçu de nouveau le soutien de la Russie, qui a rejeté un projet de résolution déposé à l'ONU par les Occidentaux. De l'autre côté, les Etats-Unis ont menacé de ne pas prolonger le mandat de la Mission des observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus) si le Conseil n'utilisait pas les sanctions comme moyen de pression sur Bachar al-Assad, selon des diplomates.

La Russie a déclaré ne pas accepter de résolution du Conseil de sécurité placée sous le chapitre VII de la charte de l'Onu, qui autoriserait le recours à tous les moyens nécessaires pour contraindre le régime syrien de Bachar al Assad à respecter ses obligations, rapporte l'agence de presse Interfax. Le vote est pour le moment prévu mercredi prochain.

L'inaction responsable?

Les Frères musulmans de Syrie ont accusé vendredi l'émissaire international Kofi Annan, ainsi que l'Iran et la Russie, deux alliés du régime de Bachar al-Assad, d'être responsables, par leur inaction, du massacre commis la veille dans le centre du pays.

"Nous ne considérons pas le monstre Bachar comme seul responsable de l'effroyable crime (...) mais (aussi) Kofi Annan, les Russes et les Iraniens et tous les pays du monde qui prétendent être responsables de la protection de la paix et de la stabilité dans le monde puis qui gardent le silence", affirme la confrérie dans un communiqué.

Kofi Annan "choqué et effaré"

Kofi Annan s'est déclaré "choqué et effaré" par les nouvelles concernant le village syrien de Treimsa, près de Hama, et par "l'usage confirmé d'armes lourdes tels que l'artillerie, des chars et des hélicoptères". Dans un communiqué diffusé vendredi à Genève, l'émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie estime qu'il s'agit "d'une violation de l'engagement du gouvernement de cesser l'emploi d'armes lourdes dans les centres de population et de son engagement sur le plan en six points".