Alors que l'opposition syrienne a fait état du massacre de 100 à 220 personnes dans le village de Tremsa et que Kofi Annan a dénoncé l'usage d'armes lourdes et d'hélicoptères, le régime de Bachar al-Assad a démenti dimanche ces affirmations. (Lire: Plus de 150 morts dans le bombardement d'un village syrien).
Selon Damas, les commentaires de l'émissaire spécial de l'ONU sur les combats qui ont eu lieu à Tremsa étaient "hâtifs". Porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi a dit qu'au moins 37 combattants et deux civils avaient été tués dans les affrontements, qui ont éclaté au cours d'une opération des forces de sécurité contre ce village de la province de Hama, utilisé, selon le régime, comme base arrière par les insurgés.
Les rebelles estiment que le nombre de victimes est compris entre 100 et 220, dont beaucoup de familles entières de Tremsa, où les observateurs de l'ONU ont fait état de violents combats jeudi.
Affrontement militaire évoqué
"Les forces gouvernementales n'ont pas utilisé d'avions, ni d'hélicoptères, ni de chars ni de pièces d'artillerie, a déclaré Jihad Makdissi. "Ce qui s'est produit n'était pas un massacre (...), ce qui s'est produit était une opération militaire. Il y a eu des affrontements entre les forces de sécurité et des forces lourdement armées qui ne croient pas en une solution politique", a-t-il ajouté.
Une vidéo publiée par les insurgés et censée venir du petit village montrait les corps ensanglantés et brûlés de jeunes hommes, qui pourraient être des rebelles. Jihad Makdissi s'est également exprimé au sujet des rapports faisant état de la désertion du général Manaf Tlas, un membre du cercle intime de Bachar al-Assad, précisant qu'il "était parti sans autorisation".
La mission de l'ONU a indiqué dimanche soir dans un communiqué que "plus de 50 maisons ont été brûlées et/ou détruites" à Tremsa, faisant état de la présence de "mares de sang et de restes de cerveaux" humains.
agences/olhor
Violents combats à Damas dimanche
Des combats d'une violence sans précédent, selon une ONG syrienne, ont éclaté dimanche à Damas entre soldats et rebelles, seize mois après le début d'une révolte contre le régime de Bachar al-Assad qui s'est militarisée au fil des mois face à une communauté internationale impuissante.
Les combats se déroulent, notamment dans le sud de la capitale, également en proie à des bombardements de l'armée, selon l'OSDH, alors que des militants ont évoqué des "chars entrant dans le quartier al-Tadamone et des affrontements".
Quelque 140 tués ce week-end
Au moins 115 personnes, dont 50 civils, ont été tuées samedi en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Et au moins 25 personnes dont 14 civils ont péri dimanche dans des bombardements et des combats.
Le Comité international de la Croix rouge (CICR) a lui requalifié officiellement samedi le conflit syrien de "conflit armé intérieur", une dénomination qui facilite les poursuites pour crimes de guerre en cas de violation du droit international humanitaire.